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Gog : une invasion soudaine

Gog : une invasion soudaine

24 Février 2022. Les troupes russes entrent en Ukraine. Serait-ce le signe de départ de la fameuse, et si redoutée, "Guerre de Gog et Magog" ? Les enjeux géopolitiques qui déterminent les diverses actions des nations dans le Monde sont complexes. Les filtres médiatiques par lesquels se distille l'information ne donnent pas tous les tenants et les aboutissants pour une juste analyse de la situation. Spectateurs d'un conflit aux  portes de l'Europe, on peut néanmoins s'interroger sur la portée de celui-ci. Les premières répercussions sont, bien évidemment, économiques. La Russie vent son gaz à ses clients européens. Si Moscou en avait fermé les robinets, la fin de l'hiver aurait pu être sibérien. Mais si l'Europe venait à durcir encore les sanctions contre la Russie, celle-ci pourrait fort bien geler les conduites de l'approvisionnement, et un conflit ouvert entre l'OTAN, bras armé de l'Union Européenne, et la première puissance nucléaire mondiale pourrait avoir des conséquences bien plus dramatiques qu'une pénurie. Le géant russe exporte beaucoup vers l'Europe, et en grande quantité. Notamment son blé, dont l'U.E. a impérativement besoin pour alimenter ses marchés de grandes distributions. Or, suite à un gel de fonds russes sur le territoire européen, en répression à l'invasion de l'Ukraine, la Russie a, depuis ce 23 Mars 2022, refusé d'être payée en dollars, comme cela ce faisait jusqu'à cette date. Moscou à fait savoir à Bruxelles que, désormais, les fournitures devront être payées en rouble ou en yuan. Les États peuvent se procurer le rouble sur les marchés financiers internationaux mais les sommes sont malgré tout limitées, et probablement insuffisantes pour supporter un tel marché. Il se peut donc que cette situation fasse monter le prix du rouble, ce qui aura automatiquement une répercussion sur le prix des marchandises importées et une raréfaction de celles-ci dans les rayons de nos grands magasins. Cela signifierait une pénurie et une hausse des prix, sur le territoire européen, de tous les produits dérivés. Ainsi, le "Midi Libre" annonce une "crise alimentaire sans précédent" dans un avenir proche, suite à la "Guerre en Ukraine".

Le durcissement des relations Est / Ouest pourrait fort bien conduire, à une aggravation conséquente de la situation économique au sein de la Communauté Européenne. À court ou à moyen terme, la perspective d'un conflit armé entre les deux blocs n'est pas inenvisageable. Alors que, dans les années '90, on interrogeait le Premier Ministre français, Lionel Jospin, sur la politique étrangère (l'URSS fournissait alors trente-huit pour cent du gaz consommé en France), celui-ci avait répondu : "Nous ne prendrons jamais de sanctions économiques contre l'URSS car ce serait le début de l'utilisation des armes". Jospin visionnaire ? Depuis lors, l'Euro a remplacé le Franc. Des nations de l'ancienne Union Soviétique sont entrées dans l'Europe. La C.E.E. est devenue l'U.E. Le Monde a changé. Le visage de notre vieux continent aussi. Depuis le conflit en Bosnie, la guerre n'a jamais été aussi proche de nos frontières. Cependant, nous savons que quelle que soit la tournure des événements, aussi dramatiques soient-ils, Dieu demeure souverain sur toutes les nations, même les plus puissantes. La perspective d'un futur conflit mondial ne cesse de rappeler au souvenir l'antique prophétie biblique de la fameuse "guerre de Gog". Les chapitres 38 et 39 du livre d'Ézéchiel verront-ils prochainement leur accomplissement ? Lorsque la configuration géopolitique des nations sera favorable à la réalisation de cette prophétie, les choses évolueront rapidement. Les conséquences n'en seront que plus brutales.

L'écho des nations

Au Conseil de l'O.N.U., plusieurs nations ont condamné l'invasion de l'Ukraine, mais pas de façon unanime. Beaucoup l'ont fait par principe mais, entretenant des relations commerciales avec le géant russe, elles ont surtout veillé à préserver de bonnes relations diplomatiques avec leur principal fournisseur. De nombreux pays, comme la Chine, l'Inde, et de très nombreux États africains, se sont même abstenu de condamner Moscou lors de la séance du Conseil. Le 6 Mars dernier, le journal "Le Monde" titrait : "Guerre en Ukraine : la délicate neutralité des pays du Golfe". Dans cet article, on pouvait lire : "Soucieux de ne pas abîmer leurs relations avec la Russie, l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes unis, pourtant proches des États-Unis, refusent de prendre parti dans la guerre en Ukraine". Si en Europe, les médias présentent la Russie comme un pays isolé, en réalité il n'en est rien. La presse internationale fait sonner un autre son de cloche. Nombre de nations tiennent à rester en bons termes avec Moscou, d'autant plus qu'à l'échelle internationale, l'influence de "l'Oncle Sam" diminue fortement, et c'est au tour de Washington de perdre de son influence. De plus en plus de nations veulent se libérer de l'hégémonie étasunienne. Le "Courrier International" du 18 Mars 2022 titrait : "La guerre en Ukraine révèle au grand jour le divorce Washington-Riyad". On pouvait y lire : "La guerre russe a accéléré une tendance amorcée depuis des années : la rupture entre les pétromonarchies arabes du Golfe et les États-Unis. Arabie Saoudite et Émirats Arabes unis en tête, affichent de plus en plus leurs convergences économiques et stratégiques avec les Russes et les Chinois". Le Président chinois, quant à lui, a poliment répondu au Président américain, avec toutes les formes, qu'il ne condamnerait pas la Russie, qu'il a d'ailleurs préalablement assuré de son soutien financier en cas de difficultés économiques. Israël et les Émirats Arabes savent que la Maison blanche serait réticente à s'engager dans un conflit avec l'Iran pour venir en aide à ses alliés, en cas de conflit. Ces derniers préfèrent donc se tourner vers une nation plus influente pour assurer leur protection.

Israël se trouve, quant à lui, dans une position délicate. Pris en étau entre un allié américain qui le presse de vendre des armes à Kiev, et la Russie qui assure sa sécurité à la frontière syrienne, sa marge de manœuvre diplomatique est étroite. Washington pousse l'État hébreu à se positionner à ses côtés. Mais Jérusalem ne veut pas froisser le Kremlin qui assure sa frontière sur le Golan. L'Histoire nous a appris que, à l'issue d'un traité, les ennemis d'un jour peuvent devenir les alliés du lendemain. Les choses peuvent prendre une tournure tout à fait inattendue, et il se peut fort bien qu'un basculement soudain survienne d'ici peu. Plus d'un chef d'État a déjà été sacrifié sur l'autel des enjeux politiques et économiques des grandes puissances mondiales. D'autres pourraient l'être prochainement. Ainsi, si un conflit armé a lieu aux portes de l'Europe, une implication trop appuyée des forces de l'Alliance Atlantique dans ce conflit pourrait fort bien avoir des conséquences dramatiques. Conséquences qui pourraient être funestes pour les populations civiles de l'Europe de l'Ouest. Une guerre nucléaire défigurerait, pour des décennies, le visage du Monde Occidental tel que nous le connaissons aujourd'hui. Les pertes en vies humaines seraient considérables. Un Monde dévasté. Une population réduite. Est-ce là le monde de demain ? Une lecture attentive du récit que fait Ézéchiel le laisse envisager. Une autre guerre doit encore survenir là même où se sont déroulés tous ces récits bibliques qui nous sont si familiers. Un conflit d'une telle ampleur aura forcément des répercussions sur l'équilibre géopolitique du Monde Occidental. De nombreuses nations, à la suite de "la Bête et du faux prophète", se seront alors coalisées contre l'État hébreu (Apocalypse 19:19). À l'issue de ce conflit, le Seigneur viendra, en personne, à la tête de ses armées, y mettre un terme. Le Monde pourra ensuite jouir d'une période de paix. 

Un antique conflit : Ce qui a été c'est ce qui sera 

Gog et Magog. L'évocation de ces noms nous renvoie à la lecture à la fois du premier (Genèse 10:2) et du dernier livre de la Bible (Apocalypse 20:7, 8). Une approche conjointe des trente-huit et trente-neuvième chapitres du livre d'Ézéchiel, ainsi que du vingtième chapitre de l'Apocalypse, nous amène à un constat : les Écritures nous parle bien de deux guerres de Gog et Magog. L'une devrait avoir lieu avant le Retour du Seigneur. Une autre, à la fin du Millénium, la période de mille ans de règne messianique qui débutera juste après Son Retour. La première partie de cette prophétie serait-elle en train de s'accomplir sous nos yeux ? Au vu des événements actuels, il se peut que nous soyons en train d'assister à ses prémices. Pour annoncer un conflit futur, Ézéchiel se réfère à un lointain passé en mentionnant les noms des pères fondateurs des nations concernées. Bien longtemps avant qu' Ézéchiel ne rédige son ouvrage, l'Écclésiaste écrit  : "Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera". Il conclut cette observation en disant : "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil" (Ecclésiaste 1:9). Il développe sa pensée un peu plus loin et la complète en y ajoutant une réflexion présentant une autre perspective : "Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été". Ce à quoi il ajoute : "Et Dieu ramène ce qui est passé" (Ecclésiaste 3:15). À la lumière de ces réflexions, l'antique prophétie sur Gog et Magog prend une tournure plus actuelle que jamais. Lorsque Dieu s'adresse à Gog, au pays de Magog, par la bouche du prophète Ézéchiel, il dit : "Voici, j'en veux à toi, Gog, prince de Rosch, de Meschek et de Tubal" (Gog, chef de Russie, de Moscou, et de Tobolsk). Les noms mentionnés renvoient au texte de la Genèse et aux pères fondateurs de ces peuples*, ce qui, prophétiquement, pourrait situer l'origine de ce conflit à l'aube de l'humanité. Conflit dont on retrouve les belligérants à la fin du Millénium (Apocalypse 20:7, 8). La portée prophétique de cette guerre couvre donc une période très, très longue. Bien que sa description puisse paraître "apocalyptique" dans son déroulement, cette Guerre Mondiale demeurera pleinement sous le contrôle souverain de notre Dieu qui, comme le dit l'Ecclésiaste, "ramène ce qui a déjà été".

*Pour une identification détaillée des alliés de Gog, j'invite le lecteur à lire l'article "Gog et Magog : d'hier et de demain" sur ce blog. Pour une description du conflit qui opposera les nations à l'État hébreu : "Armageddon : De Jizreel à Jérusalem". Et en ce qui concerne la dernière bataille, juste avant le Retour du Seigneur : "Jérusalem : le dernier conflit et la Venue de Son règne". 

Alliés et ennemis

Le "pays de Gog" correspond, historiquement parlant, à la région occupée aujourd'hui par la Russie, l'Azerbaïdjan et l'Ukraine. Pays qui se trouvent, à ce jour, sur le devant de la scène médiatique. Nous sommes donc à une période charnière de l'Histoire. Les événements qui se produisent sous nos yeux (par l'intermédiaire des médias), pourraient bien avoir été annoncés il y a environ deux mille cinq cents ans. La question se pose alors : sommes-nous à l'aube de la réalisation de ces prophéties ? La guerre de Gog, telle qu'elle est décrite dans le livre d'Ézéchiel, rassemblera, autour de l'ours russe, de nombreux alliés Africains (Cush*) et orientaux. Or, nous sommes confrontés aujourd'hui à une nouvelle confrontation Est/Ouest avec, pour principal allié de la Russie, la Chine (Sinîm, dans la Bible). Celle-ci est prête, aujourd'hui, à soutenir financièrement son partenaire dans ce conflit. Un embargo, de la part du Monde occidental, ne présenterait donc pas, pour Moscou, un réel danger économique. Ses arrières sont assurés. L'Empire du Milieu n'est cependant pas mentionné parmi les nations coalisées qui accompagneront Gog dans sa manœuvre d'invasion. Alors, que va faire l'Europe ? Augmenter les sanctions en gelant ses échanges ? Envisager un conflit ouvert ? Les conséquences de cette dernière option seraient dramatiques pour les populations civiles de ces pays, de part et d'autre de la ligne d'affrontement. Quel que soit le conflit, où qu'il se déroule, celles-ci en sont généralement les principales victimes.

Parmi les zones géographiques où la Russie exerce une influence conséquente, on retrouve de nombreux pays d'Afrique. Beaucoup d'entre eux se sont d'ailleurs abstenu de se prononcer contre l'entrée des troupes russes en Ukraine. Si l'on se réfère à la liste des alliés de Gog, l'on y retrouve Puth (les pays Nord-Africains, principalement la Lybie), et Cusch (Kusch), que beaucoup identifient comme étant l'Éthiopie. Mais, d'une part, les territoires sur lesquels s'est répandue la descendance de ce "fils de Cham" dépassent largement les frontières de l'ancienne Abyssinie (la postérité de Cusch s'étend, en réalité, sur toute l'Afrique subsaharienne), et d'autre part, le prophète Esaïe décrit Cush comme une "nation forte et vigoureuse", un "peuple redoutable depuis qu'il existe, (une) nation puissante qui écrase tout" (Esaïe 18:1, 2). Addis-Abeba ne peut pas, aujourd'hui, répondre à de tels critères, alors que le pays est en proie à des combats internes qui l'ont fortement affaibli. L'armée de Cusch sera donc probablement formée de contingents militaires, représentatifs des nations alliées à la Russie. Et le continent africain en compte un certain nombre. 

Le pays de Sinîm (la Chine)

J'ai parlé plus haut du soutien indéfectible de l'Empire du Milieu à la Russie. La Chine représente une puissance économique considérable. Son soutien pèse lourdement dans la balance politico-économique du Monde. Sa puissance militaire n'est pas non plus à négliger. On pourrait donc s'étonner qu'une nation aussi importante (une population qui représente actuellement plus d'un quart de la population mondiale) ne soit pas mentionnée dans la Bible. En réalité, elle l'est. C'est le prophète Esaïe qui en fait mention. Il y est question du "pays de Sinîm" (Esaïe 49:12), également nommé "Senes" dans les écrits antiques, et dont les habitants sont appelés "Sinensis". Une très ancienne nation de grand renom, déjà connue par les Arabes et les Assyriens. Les Romains l'appelaient Serica. Au dix-septième Siècle, un érudit hébreu, Manassé ben Israël, vivant à Babylone, le mentionne dans ses écrits. Il identifia le pays de Sinîm comme étant la Chine, tout comme l'avait fait Ptolémée avant lui. John Gill, un scientifique et géographe égyptien (comme ne l'indique pas son nom), a également fait cette remarque sur le texte d'Esaïe. Le très célèbre James Hudson Taylor, à qui l'on doit, en grande partie, l'évangélisation de la Chine, le pensait également. Mais alors, que dit l'Écriture à son sujet ? En réalité, peu de choses, si ce n'est que, dans les "derniers temps", des bnëi Israël (des fils d'Israël) reviendraient des pays lointains de l'Orient. Ce qui s'est produit il y a quelques années. 

Les prophéties sont en train de s'accomplir l'une après l'autre, annonçant ainsi la pleine réalisation du plan divin pour l'humanité, et plus particulièrement pour son peuple.  Ainsi, le Seigneur dit, par la bouche (et la plume) du prophète Esaïe : "Qui l'a annoncé d'avance, dès le commencement, pour que nous le sachions, et longtemps d'avance pour que nous disions : c'est Vrai ? Nul ne l'a annoncé, nul ne l'a prédit. Et personne n'a entendu ces paroles" (Esaïe 41:26). Il dit également : "J'annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d'avance ce qui ne s'est pas encore accompli. Je dis : Mes arrêts subsisteront et j'exécuterai toute ma volonté" (Esaïe 46:10). Nous sommes peut-être en train d'en voir la réalisation sous nos yeux car, il est plus qu'évident, aujourd'hui, que nous sommes entrés dans ces "derniers temps" depuis longtemps annoncés par les prophètes bibliques. Nous croyons en un Dieu souverain pour qui les événements actuels étaient déjà connus de tous temps. Quels sont les indices susceptibles de nous convaincre que nous sommes entrés dans "ces temps de la fin" ? Deux événements majeurs : la Shoah et la création de l'État d'Israël. Les prophètes avaient annoncé que lorsque surviendraient ces deux événements, ce serait le signe du début de ces "temps marqués". Le Psaume 102 mentionne d'ailleurs ces deux événements. Il y est écrit, entre autres : "Le temps fixé est à son terme" (verset 14), "Que cela soit écrit pour la génération dernière, et que le peuple qui sera créé célèbre l'Eternel" (verset 19). L'auteur du Psaume conclut en disant : "Les fils de tes serviteurs habiteront leur pays, et leur postérité s'affermira devant toi" (verset 29). Cela fait approximativement 80 années que ces événements ont eu lieu. 80 ans est un laps de temps que l'on peut considérer comme "une génération". En considérant que la Shoah a eu lieu entre 1941 et 1944, nous sommes fort proches de la fin de cette "génération" dont parlaient les Prophètes.  

Alors, quelle "lecture" la Bible nous offre-t-elle de l'actualité ? Si les prophéties d'Ézéchiel semblent, à nouveau, annoncer une réalisation prochaine, c'est dans les chapitres précédents qu'il nous faut en resituer le contexte. Les chapitres 25 à 37 nous donnent un panorama des événements qui se sont produits durant les quelques décennies qui ont précédé l'époque agitée que nous connaissons aujourd'hui. Cette partie du livre d'Ézéchiel constitue une longue diatribe contre les nations, dont les pays européens ne sont pas exclus puisque "Edom" (chapitre 31 et 35) a, de tout temps, symbolisé le Monde Occidental. Le Liban, la Syrie et l'Égypte étaient également concernés (chapitres 25 à 32). Le chapitre 30 cible globalement "les nations" alors que Les chapitres 36 et 37 évoquent la restauration de la nation d'Israël après le jugement sévère de certains de ses leaders (chapitre 33 et 34). Les chapitres qui nous intéressent plus particulièrement ici s'inscrivent, pour leur part, juste avant les temps messianiques décrits dans les chapitre 40 à 48, à la fin desquels devra avoir lieu la dernière guerre de Gog

Un conflit ancien

Ézéchiel n'est donc pas le seul a évoquer ces conflits d'hier et d'aujourd'hui. Le prophète présente Gog comme étant à la tête d'une coalition de pays issus de trois continents. Néanmoins, les Écritures se réfèrent à des personnages bibliques de la postérité de Noé (Genèse 10:2). La référence à la "Table des nations" de Genèse 10 a son importance. Elle relie ainsi ces conflits aux nations d'origine postdiluvienne, fondatrices de cette nouvelle humanité, toutes issues d'un tronc commun. Omettre ce trait d'identité, c'est courir le risque de négliger le lien qui les unit à leur histoire, mais surtout, à leur identité. Or, si le prophète mentionne les alliés de Gog par les noms de leurs ancêtres (et non par ceux que portaient alors leurs descendants), c'est peut-être que c'est à cette époque reculée qu'il faut chercher l'origine des conflits auxquels nous assistons aujourd'hui. Mais il y a également une autre raison à cela. Les Scythes, les Lydiens, les Parthes, et tous les peuples contemporains du prophète ont, aujourd'hui, disparus. Les prophéties, quant à elles, demeurent d'une brûlante actualité. Par cette référence aux "pères", l'auteur refuse d'enfermer sa prophétie dans un contexte historique défini. Leur "relecture" demeure ainsi possible à chaque époque et pour chaque génération. L'historien romain Flavius Josèphe voyait déjà, en Gog et Magog, le peuple Scythe. Luther y voyait les Turcs. Chacun voit midi à sa porte. La configuration des nations est fort différente, aujourd'hui, de ce qu'elle fut autrefois, à l'époque d'Ézéchiel. Les frontières des peuples sont mouvantes comme les flots de la mer (d'où cette constante comparaison, dans la bible, entre les peuples et les mers). Le mot "Ukraine" signifie d'ailleurs "Frontières". Néanmoins, les choses se déroulent selon le plan initial. Dieu demeure souverain au dessus des nations. Celles d'hier et celles d'aujourd'hui. Mais preuve en est que la christianisation du Monde Occidental ne l'a pas dépossédé de son esprit belliqueux. Les appétits de richesses prennent facilement le pas sur les convictions religieuses, quelles qu'elles soient. Seules une authentique repentance et une foi sincère en Christ peuvent, véritablement, changer les dispositions du cœur de l'homme. 
 

Tempête de sable dans le désert


Les nations unies

Ézéchiel doit donc prophétiser sur un chef (d'État) qu'il nomme "Gog, prince de Rosch (la Russie)". Celui-ci se trouve "au pays de Magog", situé "aux extrémités du Septentrion" (le plus au Nord - Ézéchiel 38:15). Le Seigneur l'Eternel se fait, lui-même, l'instigateur de l'invasion d'Israël  par une armée coalisée (Ezéchiel 38:4, 8). "Après bien des jours... Dans la suite des années...", annonce cependant un long délai avant la réalisation de cette prophétie. Le verset 9 est significatif. "Tu monteras, tu t'avanceras comme une tempête" (en hébreu "Shoah"). Un terme qui, de sinistre mémoire, n'évoque rien de moins qu'un génocide. Un terme d'autant plus explicite que sa destination est "le pays dont les habitants, échappés à l'épée (des camps d'extermination), auront été rassemblés d'entre plusieurs peuples". "Peuples" qui, pour certains, se tiendront alors aux côtés de Gog, marchant à sa suite et sous son commandement, formant "une grand multitude, une armée puissante... comme une nuée qui va couvrir le pays" (versets 15, 16). Un pays dont la capitale, Jérusalem, a été placée, par Dieu lui-même, "au milieu des nations et des pays alentour" (Ézéchiel 5:5)

Les "nombreux peuples qui sont avec toi" (38:9b) enverront un détachement armé, représentatif de leurs forces militaires respectives (comme en Bosnie ou en Irak). Le nombre de victimes annoncé laisse plutôt supposer un nombre important de militaires sur place lors du conflit final (Ézéchiel 39:11 à 15). L'expression "en ce jour-là", qui entame la description du charnier résultant du conflit, laisse entrevoir une portée eschatologique à ces événements, mais il laisse également supposer qu'une date est déjà fixée dans l'Agenda prophétique pour que se réalise ce qui a été annoncé. Il avait d'ailleurs été demandé au prophète de dater soigneusement ses prophéties (Ézéchiel 24:2). Après avoir prophétisé sur des nations relativement proches, il annonce maintenant un jugement sur d'autres, beaucoup plus éloignées, parmi lesquelles le peuple d'Israël fut autrefois dispersé (39:27, 28)

Le prophète passe continuellement d'une époque à l'autre : "Prépare-toi, tiens-toi prêt !... Après bien des jours, tu seras à leur tête, dans la suite des années, tu marcheras contre le pays" (d'Israël - 38:7, 8, 15). ce sera un temps où le peuple hébreu sera en paix (38:11) dans un pays restauré (verset 12)  et où il vivra avec un relatif sentiment de sécurité (verset 14).  Au travers de ces événements, le plan initial de l'Eternel est de se glorifier aux yeux des nations : "Afin que les nations me connaissent, quand je serai sanctifié par toi sous leurs yeux, ô Gog !"(verset 16). "Je me ferai connaître aux yeux de la multitude des nations, et elles (les nations à la suite de Gog) sauront que je suis l'Eternel" (verset 23). Avec la retransmission télévisée, l'expression "sous leurs yeux" prend tout son sens. Le Monde pourra voir, quasi en direct, le déroulement des événements. Ce projet divin avait été annoncé d'avance, bien longtemps avant la réalisation des événements prédits. Si l'identité de ce "Gog" n'est pas clairement révélée, le texte s'interroge  également : "Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : Est-ce de toi que j'ai parlé jadis par mes serviteurs les prophètes d'Israël, qui ont prophétisé alors, pendant des années, que je t'amènerais contre eux ?" (verset 17). "Est-ce de toi dont j'ai parlé... ?". La question est posée à ce personnage mystérieux. "Te reconnais-tu dans cette description ?", semble demander le texte. Celui-ci présuppose que le fameux "Gog" lira ces textes prophétiques et s'y reconnaîtra.

Le prophète Esaïe avait déjà fourni une description de ce que pourrait être cette invasion (Esaïe 29:5 à 7). Ces événements annoncés semblent étroitement liés à une nouvelle aliah* (Esaïe 66:20). Jérémie avait annoncé "un malheur et un grand désastre" venu du Septentrion (de l'extrême Nord). Si ce "prophète des nations" (Jérémie 1:4) craignait une invasion Scythe, Ézéchiel actualise cette perspective et la projette dans un futur éloigné (Ézéchiel 39:21). D'autre part, le jugement divin, exercé contre les comparses de Gog, fait écho aux jugements précédents du prophète Ézéchiel sur les nations mentionnées dans les chapitres 25 à 32 de son livre. "Que je t'amènerais contre eux (les habitants du pays d'Israël - Ézéchiel 38:17)". Le Seigneur invite Gog à cette prise de conscience avant que le jugement ne tombe sur son armée coalisée, lorsqu'il sera entré sur le territoire de l'État hébreu (versets19 à 21). C'est alors que "J'exercerai mes jugement contre lui", dit Dieu (versets 19, 22).  Ce qui n'est pas sans rappeler les guerres de 1948, 1967 et 1973. L'Histoire se répète. À ce propos, la guerre de Kippour, en 1973, a eu lieu, comme son nom l'indique, le Jour de la fête de Kippour. Ce Jour est considéré, dans la tradition juive, comme celui du "Jugement des nations". Les Sages d'Israël en ont donc conclu que cette guerre avait introduit l'humanité dans la période des "guerres de Gog". Car, pour eux, "Gog et Magog", ce n'est pas un conflit final, mais une suite de conflits qui conduiront immanquablement à une dernière guerre qui sera l'achèvement et la conclusion de cette période. Celle-ci étant directement suivie par l'instauration du règne du Messie. Et en cela, nous rejoignons l'eschatologie telle que nous la concevons également dans l'Église. 1973 / 2023. Il y aura bientôt 50 ans. Or, dans la Bible, 50 est également le nombre d'années d'un cycle prophétique. Ainsi, que l'on compte à partir de la Shoah ou de la guerre de Kippour, nous arrivons bientôt à la fin de l'un et de l'autre. Sans vouloir faire de prédictions hasardeuses, je voudrais souligner ici la concordance de ces deux cycles qui verront leur achèvement à la même époque, dans un avenir très proche. Mais revenons à Ézéchiel.

*Aliah : Retour des Juifs en Terre d'Israël. 

D'une guerre à l'autre 

En rédigeant le trente-neuvième chapitre de son livre, Ézéchiel reprend l'introduction du chapitre 38, mais la modifie légèrement. Le message est adressé au même personnage (Ézéchiel 39:1). Au chapitre 38, Dieu l'amène à sortir à la tête de son armée (39:2). Au chapitre suivant, Dieu l'a conduit jusque sur les montagnes d'Israël (39:2) pour lui annoncer sa défaite prochaine (39:3, 4). Ézéchiel sait que la prophétie qu'il est en train de rédiger est pour des temps éloignés : "Après bien des jours... dans la suite des années" (Ézéchiel 38:8). L'expression "après bien des jours" (miyyamîm rabbîm) laisse entendre un projet longuement mûri. Celle de "be'aharit hashshanîm" (dans la suite des années) projette le prophète Ézéchiel dans un Futur éloigné. Un "Futur" qui pourrait fort bien correspondre aux temps que nous sommes en train de vivre. Le texte évoque une "tempête, un ravage, une dévastation, une ruine" (Ézéchiel 38:9). Peut-être ce texte fait-il également allusion à la dernière "Guerre de Gog" qui aura lieu à la fin de cette période de mille ans dont fait mention l'apôtre Jean dans son Apocalypse (Apocalypse 20:7 à 9). Les deux conflits semblent parfois se superposer. L'apôtre Jean entrevoit une coalition formée de nations venant "des quatre coins de la Terre" (Apocalypse 20:8), contrairement à celle de la précédente "guerre de Gog" à laquelle ne participaient que certaines nations choisies et désignées.

Durant le Millénium (le règne messianique de mille ans), les armes de guerre auront probablement totalement disparu de la surface de la planète, cette époque de l'Histoire de l'humanité devant être une ère de paix et de sécurité. Ère à la fin de laquelle le diable sera relâché pour conduire l'humanité à une ultime révolte (Apocalypse 20:7). Le peuple ciblé par l'attaque est clairement identifié. "Le camp des saints et la ville bien-aimée". Jean fait donc bien allusion à Jérusalem (verset 9). L'Apocalypse évoque des perturbations météorologiques importantes (Apocalypse 8:12) que l'on pourrait également comparer à un "hiver nucléaire". une telle évocation paraît effrayante. En comparaison de la puissance actuelle de destruction des grandes nations pouvant être impliquées dans un tel conflit, on peut effectivement s'attendre à un génocide à l'échelle planétaire. Sauf qu'alors, les nations seront totalement dénucléarisées et désarmées. Peut-être faut-il alors voir, dans l'évocation "d'arc et de flèches" (Ézéchiel 39:3) et des "armes de bois" (versets 9, 10), une tentative ultime de réarmement, bien dérisoire en comparaison de ce que l'homme a pu fabriquer comme engins meurtriers de toutes espèces, en une époque alors révolue. Alors qu'on l'interrogeait sur la probabilité d'une guerre nucléaire, Albert Einstein a répondu que la quatrième guerre mondiale se fera avec des bâtons et des pierres. Ce qui sous-entendait, bien évidemment, que la précédente serait tellement destructrice, qu'il ne resterait plus, ensuite, aux hommes, pour se battre, que des moyens rudimentaires.

Rosh, c'est la tête 

Jésus avait dit à ses disciples : "Prenez garde, Je vous ai tout annoncé d'avance". Conscients que tout avait été dit, les apôtres incitaient les disciples à se rappeler de ce que disaient les Écritures. Jude écrit : "Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous de ces choses annoncées d'avance" (Jude 1:17). Pierre écrit de même : "Afin que vous vous souveniez des choses annoncées d'avance par les saints prophètes..." (2 Pierre 3:2) car, comme le dit Luc : "II fallait que s'accomplît ce que le Saint-Esprit, dans l'Écriture, a annoncé d'avance (Actes 1:16). Nous voilà averti. 

Lorsque la Russie décidera d'envahir l'État hébreu, les choses seront très rapides. La présence des forces russes en Syrie (qui dissuade actuellement Damas de toute action contre Israël) facilitera grandement son intrusion subite. Cela ne pourra que surprendre Jérusalem, assailli par son allié qui ne verra, dans cette soudaine invasion, que l'opportunité de s'emparer des richesses du pays. Les nations arabes interrogeront les ambassadeurs russes sur leur sol : "Seba et Dedan, les marchands de Tarsis et tous leurs lionceaux te diront : Viens-tu pour faire du butin ? Est-ce pour piller que tu as rassemblé ta multitude, pour emporter de l'argent et de l'or, pour prendre des troupeaux et des biens, pour faire un grand butin ?" (Ézéchiel 38:13). Quelqu'un a dit un jour que les guerres modernes ne sont pas des guerres de conquêtes, mais des guerres de rapines. Elles dissimulent bien souvent leurs véritables motivations derrière de fallacieux motifs. Depuis plusieurs années, Israël exploite des puits de forage de pétrole et de gaz, au large de ses eaux territoriales. Ceux-ci suscitent l'intérêt des nations voisines, ainsi que des grandes puissances mondiales. Ces forages ne sont qu'à quelques deux cents kilomètres de la capitale syrienne. La perspective de s'en emparer peut susciter bien des convoitises. Mais il y a autre chose.

Dans les années '90, à l'époque de Gorbatchev, la population juive d'URSS a profité de l'ouverture des frontières pour émigrer en Israël. On a alors parlé de "la fuite des cerveaux". En effet, un grand nombre de scientifiques, toutes disciplines confondues, ont quitté l'empire Soviétique en faisant leur aliyah, procurant, du même coup, à l'État hébreu, un nombre considérable de chercheurs, de médecins, de scientifiques de haut niveau. Ce fut, pour l'empire soviétique, une perte considérable. Celui-ci tenta vainement de récupérer ces précieux scientifiques à grands renforts de promesses, mais en vain. Leur nouveau pays d'accueil leur fournissait une liberté dont ils n'avaient jamais pu jouir auparavant, avec des salaires bien plus attrayants que ceux qui leur étaient accordés dans leur pays d'origine. Mais il est fort probable que Moscou n'ait jamais totalement renoncé à récupérer ces "cerveaux", d'une façon ou d'une autre. Ce que l'URSS considérait autrefois comme une "masse salariale" (ces scientifiques touchaient, en Union Soviétique, le salaire équivalent d'un fonctionnaire moyen en Europe), fait peut-être partie de ce "butin" dont fait mention le prophète Ézéchiel, et que Gog projette peut-être de se réapproprier. Une démarche qui n'est pas sans rappeler l'attitude du Pharaon d'Égypte qui, voyant s'échapper une masse ouvrière sur laquelle il avait tout pouvoir, partit à la poursuite des Hébreux à la tête de ses chars de guerre (Exode 14:5 à 7)

À l'heure actuelle, la présence de forces russes sur le sol syrien s'oppose à toute tentative belliqueuse de Damas à l'égard d'Israël. L'État hébreu, dont un cinquième de la population est russophone, entretient, avec le Kremlin, des relations amicales. Sa position privilégiée lui a même permis de jouer les médiateurs dans le cadre du conflit ukrainien. Néanmoins, une invasion soudaine de son allié actuel doit se produire. La présence des troupes russes en Syrie n'en rendra la chose que plus aisée. Pour ceux qui voient la Turquie (Togarma) comme "l'ennemi du Nord", on peut fort bien envisager qu'un contingent turc prennent part à l'invasion. Le prophète en parle en ces termes : "La maison de Togarma, à l'extrémité du Nord, et toutes ses troupes, peuples nombreux qui sont avec toi" (Ézéchiel 38:6). Le prophète laisse entendre que Togarma est, lui-même, composé de "peuples nombreux", des peuples sur lesquels Ankara aurait suffisamment d'ascendance pour les entraîner à sa suite. Il faut également compter Gomer parmi les coalisés (Ézéchiel 38:6). Les descendants de ce frère de Magog furent appelés, dans l'Antiquité, les Cimmériens (Genèse 10:3). Ils occupaient alors un vaste territoire que l'on nomme aujourd'hui la Crimée, les Balkans, l'Asie Mineure. Il est également à noter que Gomer était aussi le père de Togarma (Genèse 10:2). D'une certaine façon, cette coalition est également une affaire de famille. 

Nous ignorons, actuellement, l'agenda de cet événement, mais nous savons que les prophéties bibliques, lorsqu'elles sont arrêtées, ne souffrent aucun délai. Il se peut que le plan d'attaque soit déjà monté et élaboré. Les plans d'invasion ont peut-être été dressé par l'État-Major russe depuis un certain temps déjà. Comme il se peut également que ce projet ne soit même pas envisagé à l'heure d'aujourd'hui. Ézéchiel nous dit que cette invasion sera totalement conduite par Dieu lui-même (Ézéchiel 38:4/39:2). La coalition obéira, sans le savoir, à une convocation à laquelle elle ne pourra se dérober. Mais il se peut également qu'à ce jour, elle ne puisse même pas en envisager la probabilité. 

Un busque revirement   

La question se pose alors tout naturellement : le chef de l'État russe serait-il le mystérieux personnage en question ? On ne peut le dire aujourd'hui. Quel regard l''Europe de l'Ouest posera-t-elle sur cet événement ? S'en indignera-t-elle autant que pour d'autres conflits internationaux ? À l'heure actuelle, les pays occidentaux sont fortement hostiles à la politique intrusive de Moscou. La situation présente laisse difficilement supposer une résolution rapide du conflit entre les deux blocs. On ne peut donc espérer un réchauffement des relations diplomatiques entre les belligérants dans un proche avenir. À moins que ne survienne un changement radical sur l'échiquier politique. Si un nouveau chef d'État venait à succéder à Vladimir Poutine, les relations entre l'Union Européenne et le Kremlin pourraient prendre une toute autre tournure. Il y a en effet fort à parier que plus d'un État-Major souhaiterait traiter avec un autre interlocuteur que le dirigeant actuel. Bien évidemment, l'Histoire ne cesse de se répéter, et les adversaires d'hier sont les alliés de demain. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que, dans la perspective biblique et prophétique, cet éventuel successeur envisagera, de toute manière, d'envahir Israël. Il ne faut donc pas s'attendre à ce que celui-ci prône une paix durable. L'Histoire suit son cours et les événements annoncent une Guerre Mondiale qui se profile à l'horizon, quel que soit le chef d'État  à la tête du "pays du Nord". Il se peut donc  bien, mais ce n'est qu'une hypothèse, qu'un changement survienne dans les temps à venir, et que Moscou acclame la venue d'un successeur au président actuel à la tête du Kremlin. Mais je gage qu'un tel revirement serait très mal perçu par le gouvernement de Pékin. Quel que soit le déroulement futur des événements, l'Écriture s'accomplira, mais dans un temps déterminé (moèd), comme le dit le Seigneur, par la bouche du prophète Esaïe : "Je hâterai ces choses en leur temps". Ce Jour terrible sera, pour Israël, un Jour de délivrance, mais également de révélation. "La maison d'Israël saura que je suis l'Eternel, son Dieu, dès ce jour et à l'avenir*" (39:22).

Comme un cheval que l'on bride

Le texte d'Ézéchiel est une mine d'informations. Il nous est dit que Dieu fait sortir Gog de la profondeur de sa retraite pour le conduire dans les montagnes d'Israël (39:2b). "Yerekah" désigne "le pays profond", un lieu aux confins des terres. "Yerekah" vient de "yarek", qui signifie "le lieu dont on est originaire". Gog sera conduit comme un cheval des steppes de l'Oural, référence aux cavaliers Scythes, peuple nomade, ancêtre des peuples slaves. "Je te ferai sortir, toi et toute ton armée, chevaux et cavaliers... peuples nombreux qui sont avec toi" (38:4). Et si le prophète Zacharie parle de "chevaux des peuples" (Zacharie 12:4), le Psalmiste écrit, en s'adressant aux enfants d'Israël : "Ne soyez pas comme un cheval ou un mulet sans intelligence, on les bride avec un frein et un mors dont on les pare" (Psaume 32:9). Si Dieu le fait sortir de son pays, lui et son armée. Il le fait "monter des extrémités du Nord" pour l'amener "sur les montagnes d'Israël" (39:2). Gog est conduit, de sa profonde retraite jusqu'au lieu de son exécution, comme un animal que l'on amène à la boucherie, "un anneau dans le nez et une boucle à ses mâchoires". Les Scythes, ancêtres des peuples slaves, étaient de redoutables archers à cheval. Tout comme leurs voisins les Parthes (qu'il faut plutôt situer en Iran). Mais Gog sera dirigé de la même manière que ses vigoureuses montures, avec un mors dans la bouche. Ce qui faisait de lui un guerrier redoutable et redouté lui sera ôté (39:3). Leurs armes alimenteront le bûcher où elles seront jetées et détruites (39:9, 10). L'évocation de ces armes antiques peut surprendre, comparées à l'armement dont disposent les armées de notre temps, mais il faut surtout y voir l'aspect "combustible" de celles-ci. Dieu attirera ce féroce et intrépide cavalier venu du Nord, il brisera sa force et son pouvoir. Il viendra "des extrémités du Nord" (miyark'tê tsaphown). "Tsaphown", c'est "ce qui est mis en réserve, de côté". "L'ennemi du Nord" a été "mis de côté, mis en réserve" pour un temps déterminé. Si Gog marchait "contre le pays  dont les habitants ont échappé à l'épée" (du génocide nazi), et qui "auront été rassemblés d'entre plusieurs peuples sur les montagnes d'Israël longtemps désertes" (38:8), il "tombera" sur ces mêmes montagnes (39:4, 5) et un grand nombre de cadavres jonchera le sol du pays, attirant ainsi, sur eux,  les "fossoyeurs de cieux" (39:4, 17 à 20), jusqu'à ce qu'il leur soit accordé une sépulture décente (39:11,12). Une entreprise qui prendra tout de même sept mois entiers (39:14,15). Le prophète se fait l'écho de la voix divine pour décrire la violence des combats qui auront lieu alors (39:18 à 20). Quant aux "oiseaux, à tout ce qui a des ailes" et aux "bêtes des champs", peut-être faut-il y voir le déploiement technologique des armées en place (aviations et véhicules de combat de toutes sortes - 39:17). Peut-être faut-il voir, dans ces "oiseaux" et tout ce qui a des "ailes", toute la force aéroportée, les bombardements, les bombes ensevelissant les corps sous une couche de terre, celle-ci ayant été remuée par les explosions. "Peste, sang, pluies violentes et pierres de grêle, feu et souffre... sur lui et sur ses troupes" (38:22), une "pluie de feu" tombera, de part et d'autre, sur les combattants. Pour rappel, et pour donner une échelle de grandeur, le nombre de morts vietnamiens (militaires et civils) durant la guerre du Vietnam, entre 1963 et 1975, s'élevait à un million cinq cent mille. Les chiffres officiels de l'Armée américaine donnent trois cent mille blessés et soixante mille tués parmi les GI's (selon Wikipédia). Cependant, il est fort probable que ces chiffres soient en dessous de la réalité. Toujours selon cette même source, 5 millions de tonnes de bombes ont été larguées sur le Vietnam (Nord et Sud). Pas une année ne s'écoule sans que des images semblables ne paraissent sur le petit écran, relayées par les caméras du monde entier. Car partout, toujours, une guerre, un conflit, oppose des nations, fait couler le sang. L'Histoire de l'Humanité, l'aurait-on oublié, n'est qu'une suite de guerres et tueries. Et quand la barbarie se mêle à la violence, la cruauté montre son plus hideux visage. 

 

JiDé

Un jour, il n'y aura plus de guerre...

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