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L'Antichrist, un nouveau Nimrod


Qui est-il ?

L'apôtre Jean l'appelle "Antéchrist", l'apôtre Paul, "l'homme du péché" ou "l'impie". On l'associe généralement au personnage de "la bête" dont parlent à la fois le livre de Daniel et celui de l'Apocalypse. Il est à la fois l'un des personnages les plus réputés et les plus méconnus de la Bible. Qui est-il vraiment ? Bien des choses ont déjà été écrites sur ce sujet, mais un aspect de ce personnage énigmatique m'a intrigué. Sa similitude avec un autre personnage de la Bible tout aussi énigmatique : Nimrod.

Il y a une trentaine d'années, alors que j'étais un jeune chrétien je me souviens que nous discutions entre amis pour définir quel terme, entre "Antéchrist" et "Antichrist", était le plus approprié, "Anté" signifiant "ce qui vient avant", alors que "anti" désigne "ce qui est contre". En réalité, il est les deux. L'apôtre Jean donne une définition claire de ce qu'est un antichrist, mais il semble donner une description d'un type de personnages qui sévissaient déjà à son époque, alors que l'apôtre Paul, lui, parle d'un personnage unique qui viendra dans le futur. J'aborderai ce sujet plus loin.

"Qui est menteur sinon celui qui nie que Jésus est le Christ (le Messie) ? Celui-là est l'Antichrist qui nie le Père et le Fils" (1 Jn 2:22). "Et tout esprit qui ne se déclare pas publiquement pour Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui de l'Antichrist" (1 Jn 4:3). "Petits enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez appris qu'un antichrist vient, il y a maintenant plusieurs antichrists... ils (les antichrists) sont sortis du milieu de nous (de l'assemblée des saints), mais ils n'étaient pas des nôtres..." (1 Jn 2 :18,19). "Ils sont sortis du milieu de nous". Il y a donc des personnes qui nient que Jésus est le Christ mais qui sont membres de l'assemblée des saints. Ils se prétendent "chrétiens" mais ils nient ce que la Bible dit de lui et ce que Jésus dit de lui-même. Je reviendrai là-dessus.

L'Adversaire

Ainsi, si cet Antichrist s'oppose à Christ, il nous faut tout d'abord bien comprendre contre qui cet Antichrist s'oppose avec autant de virulence. Le mot "Christ" est une forme latinisée du grec "Christos", étant lui-même une traduction du mot hébreu "Massiah". Or, le Massiah est Celui qui est annoncé dans toutes les Écritures (Luc 24:27), c'est à dire dans ce qu'on appelle communément "l'Ancien Testament" puisque, à ce moment-là, le Nouveau Testament n'est pas encore rédigé. L'Antichrist ne s'oppose donc pas seulement à Jésus en tant que personne pleinement impliquée dans son ministère terrestre (et céleste), il s'oppose également à ce que l'on reconnaisse en lui le Messie (Massiah) décrit dans ces mêmes Écritures.

"Plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde et ne déclarent pas publiquement que Jésus-Christ est venu en chair, celui qui est tel c'est le séducteur et l'Antichrist" (2 Jn 1:7). Cette expression "entrés dans le monde" peut laisser supposer que ces séduisants personnages pourraient avoir une certaine influence dans la société. Il se peut qu'ils aient un discours religieux séduisant, mais ils s'abstiennent bien de professer "Jésus-Christ venu en chair", ce qui signifie qu'ils nient l'incarnation de Christ. Ces personnages aux discours religieux nient ce qui est une des colonnes de l’Évangile, Christ venu en chair. Nous trouvons donc deux catégories de personnages : "ceux qui sont sortis du milieu de nous mais qui n'étaient pas des nôtres" et ceux qui sont "entrés dans le monde". L'esprit de l'Antichrist se manifeste dans ces deux catégories. 

La dernière heure

J'en viens maintenant à cette expression singulière "la dernière heure". "Petits enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez appris qu'un antichrist vient, il y a maintenant plusieurs antichrists" (1 Jn 2:18). Cette expression est importante car elle définit le temps dans lequel se produisent les événements dont parle l'apôtre. Or, Jean parle d'événements qui lui sont contemporains. Ces choses se produisent à son époque qu'il appelle "la dernière heure". Or, plus de deux mille ans se sont écoulés depuis que Jean a écrit ces choses. Quelle est cette "dernière heure" dont il est fait mention ? Se pourrait-il que cette "dernière heure" perdure depuis que Jean a rédigé ces lignes ? C'est très possible. Pour comprendre cela, il nous faut nous rappeler que l'apôtre Jean est celui qui a reçu la révélation prophétique rédigée dans ce livre appelé "l'Apocalypse". La notion de "dernière heure" entre ici dans une dimension prophétique, et c'est dans cette perspective qu'il nous faut l'aborder. La véritable dimension prophétique est étroitement, intrinsèquement liée à l'Histoire de l'humanité et au déroulement des événements qui la composent. Le sable s'écoule lentement mais inexorablement dans le sablier prophétique de notre Histoire. Si l'apôtre Jean entrevoyait la dernière heure venue, alors que deux mille ans se sont écoulés depuis, il se peut que le sable du sablier se soit presque entièrement écoulé et que nous soyons actuellement dans les dernières minutes de cette "dernière heure".

Les apôtres Pierre et Jacques semblent aller dans ce sens. Pierre écrit : "la fin de toutes choses est proche" (1 Pi. 4:7). Le mot "fin" (en grec "telos") signifie ici "la fin d'une chose, d'une action, d'un temps"). Le mot "proche" (en grec "eggizo"), signifie, quant à lui, "rapprocher, joindre une chose à une autre", comme si les "temps prophétiques" s'approchaient l'un de l'autre pour s'ajuster. On retrouve cette idée dans le récit de la construction du Tabernacle lorsqu'il est fait mention de l'assemblage des divers éléments afin que ceux-ci s'ajustent l'un à l'autre. "Ces lacets correspondront les uns aux autres... tu joindras les tapis l'un à l'autre... et le Tabernacle formera un tout" (Exode 26:5, 6, 11). On retrouve cette idée d'un assemblage dont la finalité forme une chose achevée. Le Plan du Tabernacle avait été montré à Moïse "sur la montagne" (Ex. 25:40) et la montagne est le Lieu de la révélation prophétique. Jacques ajoute que "l’Avènement du Seigneur est proche (eggizo)" (Jcq. 5:8). L'Avènement du Seigneur étant ici lié à la fin de toutes choses dont parle Pierre, ce sera également la fin du pouvoir de l'Antichrist. Les pièces du puzzle viennent s'ajouter les unes aux autres et petit à petit, le visage de "l'impie" apparaît. Mais lorsque il ne restera plus que quelques pièces à poser, apparaîtra Celui à qui "toutes choses ont été remises entre les mains" (1 Cor. 15:28 / Hébr. 2:8).  
 


L'Impie, l'homme de péché

Après avoir abordé le sujet de l'Antichrist du point de vue de Jean, voyons maintenant celui de Paul. 

"Pour ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ... il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant et qu'on ait vu paraître l'homme impie, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu... il va jusqu'à s'asseoir dans le Temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu... et maintenant vous savez ce qui le retient afin qu'il ne paraisse qu'en son temps car le mystère de l'iniquité agit déjà... et alors paraîtra l'impie... l'apparition de l'impie se fera par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers avec toutes les séductions de l'iniquité"... (2 Thess. 2:1 à 10). 

Bien qu'il soit appelé ici "l'impie, le fils de la perdition, l'adversaire", il s'agit bien du même personnage. L'expression "fils de la perdition" est un hébraïsme qui désigne "quelqu'un qui est issu de". Il est destiné à la perdition, il en vient et il y retournera. D'autre part, la notion d'Impie est déjà présente depuis longtemps chez les Hébreux, bien avant la rédaction des Écrits Apostoliques. Le personnage de l'Antichrist est bien connu des Sages d'Israël qui, des siècles auparavant, en avaient déjà annoncé la venue. C'est la lecture d'un verset de la Genèse qui leur avait inspiré cette réflexion. "Il fut un vaillant chasseur devant l’Éternel c'est pourquoi l'on dit : comme Nimrod, vaillant chasseur devant l’Éternel" (Gen. 10:9). En hébreu, l'expression "comme Nimrod" s'écrit "nimrod" précédé de la lettre kaph (knimrod). Les Sages d'Israël en avaient conclu, des siècles avant la rédaction du Nouveau Testament, qu'un "nouveau Nimrod" viendrait un jour. Il aurait les caractéristiques du dictateur et lui serait semblable en beaucoup de choses (voir à ce propos l'article sur ce blog intitulé "Nimrod, l'impie qui doit venir"). Avec le temps, ce personnage fut appelé "le méchant" ou "l'impie". Mais si la venue de cet Impie était déjà attendue avant la période néo-testamentaire, cela signifie que les auteurs des Écrits apostoliques en avaient eu également connaissance. Ce sujet n'était donc pas pour eux une nouveauté. Par contre, la Venue de Jésus et son enseignement éclairèrent cette perspective d'un jour nouveau. Même s'ils n'en font pas explicitement mention, il est probable que cette similitude avec le personnage de Nimrod était pour eux une évidence.

Tout au long de son histoire, le peuple hébreux put entrevoir la silhouette de ce sinistre personnage se profiler ici et là, parfois sous les traits de ses pires ennemis. Nous allons voir que le mot "impie" traduit en réalité pas moins de cinq mots hébreux, cinq mots qui nous brossent un portrait de ce nouveau Nimrod que sera "l'Antichrist".

- Ariyts signifie : "inspirer de la crainte, du respect, terrifiant, impitoyable, puissant (ce qui rappelle étrangement la description de la Bête dans le livre de Daniel). Ce mot est généralement traduit par : "méchant, impie, violent, tyran, guerrier". Ce mot vient de "arats", qui signifie "trembler, redouter, craindre, être opprimé, être brisé".

- Aval : "injuste, pervers, impie, inique, méchant".

- chameph : "hypocrite, athée, profane, sans religion, impie". 

- Evel (vient de "aval") : "injustice flagrante, mal, crime, inique".

- Pesha : "transgression, rébellion".

Cela nous donne un portrait de cet "impie" que sera l'Antichrist. Un tyran impitoyable, violent et pervers, incarnant le mal, pratiquant le crime et l'injustice flagrante. Un athée endurci, méchant, inique, et hypocrite. Ce sera un guerrier puissant et terrifiant (un militaire haut-gradé ?). Il sera craint et redouté par ceux qu'il opprimera. Paul l'appelle également "anomos" (un mot grec qui signifie  "l'homme sans loi"). André Chouraki traduit plus justement ce mot par "l'homme sans thora". Il sera irréligieux, athée. Ce sera un rebelle qui transgressera tous les codes éthiques, moraux et spirituels. Il sera "comme Nimrod" dont le nom signifie "le révolté". Le mot "ariyts" est d'ailleurs utilisé par Ézéchiel pour parler de "son peuple, le plus violent (ariyts) d'entre les peuples" (les Babyloniens). Il est associé à la Bête pour exprimer son côté bestial. Alors se réalisera pleinement cette parole de l'Ecriture : "la bassesse est élevée parmi les fils de l'homme".

Le révolté

Dans les Écritures, le nom d'un personnage est souvent lié à ses particularités, voire à l'essence même de son être, ce qui nous permet d'en apprendre un peu plus sur son caractère et sa personnalité, il faut le reconnaître, hors du commun. Nimrod est, par essence, un révolté. Le récit biblique le présente comme un despote, un tyran impitoyable que l'on qualifierait aujourd'hui de "dictateur". Or l'Histoire, quelle soit Antique ou Moderne, nous montre que les pires despotes, les dictateurs les plus tyranniques arrivèrent souvent au pouvoir après une révolution, un putsch, un renversement de gouvernement. Pinochet en Argentine, Pol Pot au Cambodge, Staline en URSS, Soekarno en Indonésie et bien d'autres encore... Pour certains, ils furent tout d'abord rebelles à l'autorité de leur pays, bien que les révolutions naissent souvent de la colère d'un peuple opprimé. Mais à de nombreuses reprises, les  conditions de vie furent pires encore après la révolution qui se voulait si prometteuse. Or si un dictateur arrivait au pouvoir par un renversement de gouvernement, il craignait aussitôt d'être lui-même renversé. Il durcissait alors son pouvoir en prétendant ne vouloir que le bien du peuple, exerçant lourdement son autorité sur la population dont les espoirs de changement s'évanouissaient très vite. "Un nouveau roi est appelé à régner, vive le roi", mais parce qu'il craignait d'être à son tour renversé, il durcissait encore le système répressif, comme fit Roboam, le fils de Salomon (1 Rois 12:10, 11). 

Nimrod, lui, avait instauré à Babylone un système extrêmement sophistiqué pour contrôler la population sur laquelle il exerçait son autorité : "... Nimrod qui se mit à exercer un grand pouvoir sur la terre" (Gen. 10:8, Semeur), littéralement : "il commença (héb. "chalal") à être puissant sur la terre". "Chalal" est un mot qui signifie "profaner, souiller, violer une alliance, déshonorer, profaner le nom de Dieu". Ceci nous en dit beaucoup sur la façon dont Nimrod commença à exercer son autorité sur la terre. En profanant, souillant, déshonorant le Nom de Dieu et Son Alliance ! L'Antichrist sera "comme Nimrod" (Gen. 10:9), ce qui veut dire qu'il agira pareillement. La tradition rabbinique dit que si il est dit de Nimrod qu'il fut "un vaillant chasseur", c'est qu'il fut en réalité un "chasseur d'âmes", ce qui signifierait qu'il aurait fait périr beaucoup de gens (c'est aussi une particularité des tyrans, despotes et autres dictateurs de faire disparaître leurs opposants, ou toute personne supposée telle).

"Il fut un vaillant chasseur devant l’Éternel". Cette expression "devant l’Éternel" m'a longtemps intrigué. Le mot "devant" pourrait aussi se traduire par "à la face de l’Éternel", c'est-à-dire de façon provocatrice. Nimrod aurait eu, à l'égard de Dieu, une attitude provocante, ce qui est le summum de la folie orgueilleuse. On peut le comprendre dans ce sens. Il en sera de l'Antichrist comme de Nimrod ("comme Nimrod"). Comme le dit Alexander dans son commentaire de "l'Apocalypse verset par verset" : "Babylone est un principe spirituel constant à travers les âges". Or, il est écrit : "il fut un vaillant chasseur devant l’Éternel... il régna d'abord sur Babel..." (Gen. 10:9, 10). L'Antichrist (comme Nimrod) régnera d'abord sur Babel (ce qui signifie "confusion"). Est-ce à dire qu'il profitera de la confusion qui régnera à ce moment-là (et qu'il aura peut-être lui-même provoquée) pour prendre le pouvoir et établir son règne de fer ? Si Babel incarne la confusion et si Babylone est, selon la formule d'Alexander, "un principe spirituel constant à travers les âges", alors la confusion est un principe spirituel que l'on retrouve à chaque époque de l'Histoire où un Nimrod (le révolté) arrive au pouvoir. S'il en fut ainsi dans le Passé, il en sera ainsi dans l'Avenir. S'il en fut ainsi à l'époque de Nimrod, il en sera ainsi lorsque l'Antichrist viendra. 

Le premier Nimrod fit édifier une tour qui avait l'ambition de toucher le ciel. Les habitants de Babel n'avaient pas la naïveté de croire que son sommet toucherait effectivement le ciel. Le sens de cette expression est bien plus subtile. Il y a là une dimension spirituelle liée à la fonction ésotérique et religieuse de cette tour au sommet de laquelle se trouvait l'effigie de trois divinités babyloniennes. On retrouve ce "triumvirat" babylonien dans le livre de l'Apocalypse en la personne à la fois du dragon, du faux messie et du faux prophète, les trois "esprits impurs" que sont les trois grenouilles dont parle le livre de l'Apocalypse (Apoc. 16:13). Peut-être aura-t-il, lui aussi, son bureau au sommet d'une très haute tour.

Un séducteur charismatique

Mais une des caractéristiques des dictateurs est qu'ils sont généralement très charismatiques. Hitler ne put se hisser au pouvoir que parce qu'il exerçait sur les foules une influence quasi hypnotique. Ce qui fait de ces sinistres personnages des êtres aussi adulés, c'est qu'ils incarnent quelque chose en quoi les populations séduites se reconnaissent. Ce qui nous amène à aborder un autre aspect de ce personnage : la séduction ! 

Le chapitre 24 de l’Évangile de Matthieu nous donne à ce propos des informations très intéressantes. Jésus s'assied sur la montagne des Oliviers pour enseigner ses disciples. Il vient de leur annoncer la destruction prochaine du Temple, que ceux-ci associent alors avec la fin des temps (Matth. 24:1 à 3). Ses disciples lui demandèrent : "dis-nous quand cela arrivera-t-il et quel sera le signe de la fin des temps ?". Ou plus exactement, comme le traduit Darby : "dis-nous quand ces choses auront lieu, et quel sera le signe de ta venue et de la consommation du siècle" (Matth. 24:3, Darby) (ce thème est développé dans l'article "L'abomination de la désolation" sur ce blog). Or, Jésus ne répond pas directement à cette question, mais il aborde un sujet qui y est étroitement lié. "Jésus leur dit : que personne ne vous séduise car plusieurs viendront en mon nom disant : moi je suis le Christ, et ils en séduiront plusieurs" (Matth. 24:4, 5). Il faut noter que ses propres disciples sont donc susceptibles d'être séduits. 

Le pouvoir de persuasion de ces séducteurs sera tel qu'ils "en séduiront plusieurs". Le contexte permet d'imaginer que Jésus fait allusion à "plusieurs" de ses propres disciples qu'il met à ce jour en garde. Ces "séducteurs" pourraient bien se faire passer pour Jésus, mais pas seulement. Le mot "Christ" est la forme latinisée du mot "Massiah" qui veut dire "oint" ou, dans notre langage moderne, "celui qui a l'onction". Quelqu'un qui est susceptible de séduire des disciples de Jésus et qui est reconnu comme ayant "l'onction" et qui vient "en son nom". Ces "séducteurs" (ils sont donc plusieurs) peuvent très bien ne pas chercher à se faire passer pour le Seigneur lui-même, car beaucoup de disciples authentiques ne verraient en eux que des imposteurs. Par contre, ces mêmes imposteurs pourraient prétendre "être oints", ou "avoir une "onction" particulière". Voilà un vocabulaire qui peut déjà nous paraître plus actuel. Ils sont donc charismatiques, séducteurs, et ils ont quelque chose que l'on assimile facilement à une onction particulière. Ils sont "plusieurs", ce qui peut laisser supposer qu'ils sont en relation les uns avec les autres. 

Il y a maintenant plusieurs antichrists

"Petits enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez appris qu'un antichrist vient, il y a maintenant plusieurs antichrists... ils (les antichrists) sont sortis du milieu de nous (de l'assemblée des saints), mais ils n'étaient pas des nôtres..." (1 Jn 2 :18, 19). Ne serait-ce pas de ces "antichrists-là" dont Jésus parle ? Ce qui n'empêche pas que l'on puisse discerner chez ces personnages des traits de caractère similaires à ceux que nous avons identifiés plus haut comme étant ceux de l'Impie : inspirant de la crainte, durs, impitoyables, méchants, injustes, hypocrites... Un authentique serviteur de Dieu ne devrait-il pas refléter avant tout le fruit de l'Esprit ? "Amour, joie, paix, patience, amabilité, bonté, générosité, fidélité, douceur, modestie, humilité, etc..." (Galates 5:22,  23). Ne sont-ce pas là les caractéristiques d'une véritable onction qui nous permettront de différencier un authentique serviteur de Dieu de l'un de ces "séducteurs" contre qui le Seigneur nous met en garde ?

Leur pouvoir de séduction s'exercera sur beaucoup. "Ils séduiront beaucoup de gens... même les élus (les authentiques disciples du Seigneur)" (Matth. 24:24, 25). "Car il s'élèvera de faux christs et de faux prophètes, et ils montreront de grands signes et des prodiges, de manière à séduire si possible, même les élus" (Version Darby). "Car il s'élèvera...", ce qui peut laisser entendre qu'ils seront adulés, leur présence sera recherchée, leur voix fera autorité. "De faux oints (christs) et de faux prophètes...". Les deux travaillent ensemble. Il est étonnant de voir aujourd'hui une croissance exponentielle  d' "apôtres" et de "prophètes". Il y en a d'authentiques, mais ce qui est rare est souvent l'objet de copies plus ou moins identiques. "... Et ils feront de grands signes et des prodiges". Là aussi, c'est étonnant comme ces mots reviennent souvent dans la bouche de certains de ces "apôtres et prophètes". Mais ceux-ci ne pourraient avoir un tel ascendant s'il n'y avait un public pour leur accorder du crédit. Et quand je dis crédit... ces séducteurs sont également très adroits pour se faire rétribuer grassement leurs "prestations". Jérémie dira en son temps : "comme tu es habile pour chercher ce que tu aimes...". Comme je l'ai dit plus haut : "c'est parce qu'ils incarnent quelque chose en quoi les populations séduites se reconnaissent."

Comme je l'ai écrit dans l'article consacré à ce personnage, Nimrod, "le chasseur de léopard", est aussi appelé "le tacheté". Or, la racine du mot "tache" (chabar) signifie entre autres choses, "une association de deux personnes, le fait de faire alliance, lier quelqu'un par des actes magiques, être un charmeur, un enchanteur", mais aussi "la capacité de pouvoir lier les mots ensemble pour convaincre", autrement dit : un beau-parleur. Ce qui nous donne un "portrait" de ce "léopard" qu'était Nimrod : un homme éloquent, convaincant, un rassembleur, ayant une autorité despotique et autoritaire. A quoi il faut ajouter la caractéristique d'un léopard qui est d'être un prédateur. Bref, le portrait craché d'un manipulateur narcissique et cruel. Or, Nimrod réussit à imposer "un langage unique" et "une pensée unique". Littéralement : "une lèvre unique et des paroles uniques - saphah ehat oudebarim ahadim" (Gen. 11:1). Quelque chose qui ressemble étrangement à ce que Georges Orwell décrivait dans son livre visionnaire : "1984". Je dis visionnaire car ce livre fut écrit... en 1949 !

"Une langue unique, des paroles uniques". Le principe de dépersonnalisation permet d'imposer à un groupe d'adopter un vocabulaire et un langage identiques pour chaque membre du groupe sous le contrôle d'un homme pouvant ressembler au portrait que nous venons de dresser. Mais même si la confusion des langues mit fin à la construction du grand édifice qui était le symbole de leur union, ils gardèrent, malgré cela, une façon de penser qui les unissait encore dans leur obéissance aveugle à celui qu'ils considéraient comme leur protecteur. 

En conclusion

"L'apparition de cet impie se fera par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce que ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement pour qu'ils croient au mensonge afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés" (2 Thess. 2:9 à 12).

Si l'Antichrist, le nouveau Nimrod, aura un tel ascendant sur les foules, ce sera, certes, par la puissance de Satan et par le déploiement de tous ses artifices, mais également avec la participation active de ceux qui auront "aimé son avènement". D'une part, parce qu'ils "n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés" (ils n'en ont pas voulu et n'y ont pas cru), et d'autre part, parce qu'ils "ont pris plaisir à l'injustice".  

Le Seigneur nous aura avertis. Il nous a donné suffisamment d'informations pour pouvoir identifier cet impie lorsqu'il paraîtra.

L'avertissement de l'apôtre Jean est toujours d'actualité. "Qui est menteur sinon celui qui nie que Jésus est le Christ (le Messie) ? Celui-là est l'Antichrist qui nie le Père et le Fils. Et tout esprit qui ne se déclare pas publiquement pour Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui de l'Antichrist. Petits enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez appris qu'un antichrist vient, il y a maintenant plusieurs antichrists. Ils sont sortis du milieu de nous (de l'assemblée des saints), mais ils n'étaient pas des nôtres".

JiDé
 

 

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