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Les trois parchemins

Les trois parchemins

"Et je te donnerai les richesses cachées et les trésors déposés dans des lieux secrets pour que tu saches que c'est moi, l’Éternel qui t'appelle par ton nom" (Esaïe 45:3, Semeur).

Parfum d'enfance

Lorsque j'étais enfant, j'aimais beaucoup lire les BD, particulièrement celles de Tintin. L'un de mes albums préférés s'appelait "Le secret de la Licorne". Dans cet album, il est question d'un trésor qui aurait été caché par l'ancêtre du capitaine Haddock, quelque part sur une île déserte, loin de toute voie maritime. Longitude et latitude de cette île ont été écrites sur trois parchemins, ceux-ci ayant été cachés dans les mats de trois répliques du navire La Licorne. Tintin devra donc s'approprier les maquettes du navire afin de pouvoir disposer des trois parchemins, indispensables et indissociables l'un de l'autre, afin de découvrir l'emplacement de la fameuse île au trésor. Mais lorsque Tintin et le capitaine Haddock se sont emparés des trois parchemins, ils se rendent compte, avec stupeur, que ceux-ci sont totalement incompréhensibles.  Avec sa perspicacité légendaire, Tintin a l'idée de superposer les trois parchemins et de les exposer ainsi à la lumière. Et là, le texte apparaît en filigrane. Longitude et latitude apparaissent soudain avec les indications nécessaires pour trouver le trésor. Et les voilà partis à la recherche de l'épave du vaisseau, sabordé par son capitaine après que son navire soit tombé aux mains des pirates. Pirates dont le chef porte d'ailleurs un nom assez étrange : "Rackham le Rouge". Or, en hébreu, le mot "Hakam" signifie "un sage" ! Les albums d'Hergé sont truffés de "clins d’œil". A qui celui-ci pouvait-il être adressé ? Je me pose toujours la question. 

A l'aide d'un scaphandre et d'un petit sous-marin inventé par le professeur Tournesol, Tintin va tenter de découvrir l'épave du vaisseau. On appelle cela aujourd'hui de l'archéologie sous-marine. N'ayant rien trouvé, ils vont alors chercher le trésor dans le sable de la plage qui borde l'île où aborda autrefois le Chevalier de Haddock. Le décor est planté. 

Les pièces du puzzle et les règles du jeu

"Règle sur règle, règle sur règle, précepte sur précepte, précepte sur précepte, un peu ici, un peu là" (Esaïe 28:10, 13). 

J'avais toujours trouvé ce verset intéressant, mais lorsque je découvris la version Darby, mon intérêt s'en trouva accru. "Car commandement sur commandement, commandement sur commandement, ligne sur ligne, ligne sur ligne, ici un peu et là un peu". Un prédicateur ayant un jour commenté ce texte, avait dit : "la Bible est comme un puzzle, 'un peu ici, un peu là'. Pour recomposer le puzzle et comprendre la prophétie biblique, il faut en retrouver les pièces tout au long de la Bible". Pour comprendre la prophétie biblique ?... çà, ça m'intéresse !

Je retrouvais, dans cette traduction de Darby, mon histoire de parchemin du Chevalier de Haddock, capitaine de la Licorne, l'ancêtre du capitaine du même nom. Il fallait donc superposer les trois parchemins pour pouvoir lire les informations afin de situer l'île où était enterré le trésor. Peut-être était-il, lui aussi "caché dans le sable" ? "Ligne sur ligne, ici un peu, là un peu". Pour comprendre la prophétie biblique, il fallait également recomposer le puzzle. Celui du Chevalier de Haddock était des plus simples, il ne comprenait que trois pièces, cachées toutes trois dans les mats de trois maquettes de navire. Sauf qu'il ne fallait pas les emboîter, mais les superposer. Il fallait y penser. "Ligne sur ligne, ligne sur ligne"Pour que les informations soient bien lisibles, il fallait que les trois parchemins soient correctement posés l'un sur l'autre, "ligne sur ligne". Mais avant de pouvoir effectuer cette opération, il leur fallait réunir les trois navires et par cela, les trois parchemins. Mais les uns et les autres étaient "un peu ici, un peu là""Ligne sur ligne, ligne sur ligne", littéralement : "kav lakav kav lakav". Or, le mot "kav" a pour racine le mot "kavah" qui veut dire, entre autres, "rassembler, mettre ensemble"C'est exactement ce qu'il fallait faire avec les parchemins : "les rassembler pour les mettre ensemble", Il fallait y penser. C'était plein de sagesse. C'était peut-être çà le clin d’œil d'Hergé ! Alors, Rackham le pirate, ou Hakam le Sage ?

Une amie de longue date

Il y a bien des années de cela, j'étais alors un jeune chrétien déjà passionné par les Écritures, il était un exercice auquel j'aimais me livrer : assembler et rédiger des versets de l'Ecriture qui me semblaient se correspondre. Lus ensemble, à la suite l'un de l'autre, ils m'apportaient une lumière nouvelle sur les textes dans lesquels je m'étais plongé. J'utilisais, pour ce faire, les colonnes de références de ma Bible Segond avec "commentaires de Scofield". Cette bonne vieille Bible est toujours là, trente ans après. J'ai dû en refaire la couverture qui avait bien souffert du temps et de l'usage auquel je l'astreignais. Mais surtout, elle ne pouvait plus contenir les nombreuses notes que j'y avais inséré (elle a aujourd'hui triplé de volume), et qui me sont toujours d'une grande utilité pour rédiger les articles de ce blog. Plus de trente ans ont passé, et elle et moi avons pris du poids. 
 


Je rédigeais donc ces versets à la suite l'un de l'autre, ce qui m'apportait une lumière nouvelle sur les textes qui avaient préalablement attiré mon attention ou suscité ma curiosité (après toute ces années, celle-ci est toujours insatiable). Cet exercice nourrissait également ma mémoire. Ce qui m'était également bénéfique lorsque je voulais étayer une argumentation, nourrir ma réflexion ou approfondir un sujet en particulier. Le prédicateur dont j'ai parlé plus haut avait comparé la Bible a un puzzle dont les pièces sont "un peu ici, un peu là". Il avait ajouté : "Pour recomposer le puzzle et comprendre la prophétie biblique, il faut en retrouver les pièces tout au long de la Bible". Ce prédicateur avait-il lu, comme nombre d'enfants de nos générations, "Le Secret de la Licorne" ? En tout cas, une chose est sûre, cet homme avait compris un principe fondamental. Non seulement cela, mais il avait fait quelque chose de plus que de le comprendre, il l'avait fait connaître à d'autres qui pourraient, à leur tour, l'utiliser, en retirer les bénéfices pour ensuite redistribuer ce qu'ils avaient reçu. J'espère être de ceux-là (2 tim. 2:2) !

J'avais également constaté, dans mes jeunes et heureuses années de vie chrétienne, que ces mêmes versets pouvaient être associés à d'autres, dont le sens déjà riche me semblait s'enrichir encore plus à la lumière des versets précédents. Les pièces du puzzle avaient cette capacité de s'emboîter parfaitement l'une dans l'autre, avec l'une ou l'autre pièce. Cela me donnait une autre perspective de l'image qu'elles me renvoyaient, et des textes que j'étais en train d'étudier. 

Le souvenir du "Secret de la Licorne" m'est revenu en mémoire, un jour que je relisais ce verset d'Esaïe. Je m'étais mis alors moi-même en quête de trésors. Ceux-ci avaient été rédigés sur de vieux parchemins, il y a bien des siècles. Ces trésors de l'Ecriture avaient été "cachés dans le sable", mais ils ne cessaient d'être redécouverts à chaque génération nouvelle avec la même fraîcheur, le même enthousiasme, la même ferveur. Ils procuraient, à chaque génération, le même plaisir et la même joie. "Rassembler, mettre ensemble" des choses d'hier et d'aujourd'hui, c'était là un exercice passionnant ! 

Un principe incontournable

Mais je n'étais pas au bout de mes surprises. Avec les années, les quelques compréhensions que j'avais pu acquérir lors de ces heures passionnantes passées à étudier et à scruter les Écritures, ne cessaient de s'enrichir d'autres découvertes. Le trésor était en train de se constituer, une pièce par-ci, une compréhension nouvelle par-là, "un peu ici, un peu là"

Quelques années plus tard, l'Institut Biblique m'apporta encore d'autres éléments qui allaient enrichir ma compréhension des Écritures. Je découvris ces formidables outils pour analyser les textes que sont  les règles de l'exégèse et de l'herméneutique. L'un et l'autre devinrent pour moi des outils précieux pour approcher, comprendre, analyser les textes bibliques. J'avais également la grande chance d'être né dans une maison où l'on aimait les livres. J'ai grandi au milieu d'ouvrages traitant de civilisations antiques. Rome, la Grèce, la Perse, Babylone me furent très tôt familières, mais également toutes les autres civilisations qui avaient fleuri au travers des siècles sur notre planète. C'était, je l'avoue, un grand avantage. Lorsque j'ai commencé à me plonger dans les récits bibliques, je n'étais pas dépaysé. Bien au contraire. J'étais un peu comme Obélix (encore la BD), j'étais tombé dedans étant petit ! Ainsi, exégèse et herméneutique devinrent pour moi des alliées précieuses, "règle sur règle, précepte sur précepte". Associées, elles se révélaient être d'une redoutable efficacité. Peu à peu, les "outils" venaient à moi, me permettant d'enrichir plus encore ma compréhension du texte biblique. Ceux-ci vinrent "d'un peu ici, un peu là". Je me suis également intéressé à l'enseignement des Sages d'Israël, ces hommes qui, au travers des siècles, s'étaient penché sur les Écritures, lisant la Bible "dans le texte". De ces hommes profondément instruits qui avaient rédigé des commentaires d'une prodigieuse perspicacité. Ils étaient, comme le scribe Esdras (Ezra de son vrai nom), profondément respectueux du texte, mais aussi capables d'en extraire des richesses, comme lorsque l'on extrait un minerai précieux de la roche, scrutant, sondant, étudiant, méditant des textes parfois vieux de trois mille ans et pourtant d'une extraordinaire modernité. Je ne cesse de m'enrichir encore à leur écoute. "La parole de Dieu est vivante et efficace" (Héb. 4:12). 
 


Découvrir, comprendre, partager

"Voilà le partage de ceux qui l'invoquent, de ceux qui cherchent ta face" (Psaume 24:6). 

Mais il eut été dommage de garder pour moi seul tous ces trésors que j'avais accumulés au fil des années. J'ai donc commencé à les partager tout autour de moi, au fil des conversations ou en d'autres occasions. J'avais appris des Écritures, et l'écriture me semblait être le moyen d'expression le plus adéquat pour partager ces précieuses découvertes. C'est pourquoi, mon épouse et moi avons décidé de créer ensemble ce blog, afin de faire part au plus grand nombre de ces "trésors cachés dans le sable". Pour les trouver, nul besoin de pelles, de pioches, comme Tintin et le capitaine sur l'île du Chevalier de Haddock, ni de scaphandre, ni du petit sous-marin du Professeur Tournesol. Ces trésors sont là, accessibles. Le sable, un enfant peut le creuser avec la main. Pourvu que le cœur soit bien disposé, peut importe l'âge, les trésors de l'Ecriture sont disponibles à tous. On dit des albums de Tintin qu'ils sont pour tous les âges, de 7 à 77 ans. Les trésors de l'Ecriture sont aussi pour ceux qui n'ont pas encore 7 ans, pourvu qu'on leur explique avec leurs mots. Ils sont aussi pour pour ceux qui ont... plus que 77 ans ! L'apôtre Paul dira : "Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant, lorsque je suis devenu un homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant". Mais comme je suis encore loin d'avoir atteint l'âge respectable de 77 ans... Et en tout homme, il y a un petit garçon qui sommeille. Celui-là s'est endormi avec un album d'Hergé au bord de son oreiller.

Règle sur règle

Mais, comme l'Ecclésiaste, j'ai cependant fait ce constat : "Voici, j'ai grandi..." (Eccl. 1:16).  et cela implique qu'il y a une règle à laquelle on ne peut déroger. C'est que, ce que l'on a découvert, on en devient responsable. "On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié" (Luc 12:48). Nous devenons dépositaires de ce que le Seigneur nous a enseigné, mais Il nous tiendra aussi pour responsables de ce qu'Il aura mis en lumière dans notre propre vie. Nos actes, nos pensées, nos convictions, seront jaugées à la mesure de la lumière que nous aurons reçue, et de ce qu'il nous aura montré ou révélé. Découvrir nous remplit de joie, comprendre nous rend responsable. 

Car désormais, ce que nous ferons sera en fonction de ce que l'on aura appris et ce que l'on aura appris sera en fonction de ce que l'on aura reçu. "Précepte sur précepte, règle sur règle", seule une exégèse honnête et cohérente avec le texte permet de lire la Bible de façon sage, posée, réfléchie et respectueuse de ce qu'elle dit vraiment et non de ce qu'on voudrait lui faire dire, ou de ce qu'on voudrait qu'elle dise. Mais sa lecture doit rester une belle aventure avec le Seigneur. Nous avons le privilège de pouvoir la lire avec son Auteur, alors profitons-en et partons à la découverte du "mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance" (Col. 2:3). Le Seigneur Dieu dira à son serviteur Ézéchiel : "Applique ton attention à toutes les choses que je te montrerai car tu as été amené ici afin que je te les montre" (Ézéchiel 40:4). Nous avons encore bien des choses à découvrir... et à comprendre !

Il t'appelle par ton nom

"Je te donnerai des trésors cachés, des richesses enfouies, afin que tu saches que je suis l’Éternel qui t'appelle par ton nom, le Dieu d'Israël" (Esaïe 45:3, Segond). 

Lorsque Dieu va appeler le jeune Jérémie, il va lui demander : "Que vois-tu, Jérémie ?" (Jér. 1:11). Il l'a appelé "par son nom". Lorsque Dieu l'avait appelé à le suivre, Jérémie avait répondu : "Je ne sais pas parler car je suis un enfant" (Jér. 1:6). Et si, aujourd'hui, le Seigneur t'adressait la parole en disant : "Je t'appelle par ton nom", en ajoutant : "toi, suis-moi !" (Jean 21:22). Que ferais-tu ?

"La parole de l’Éternel me fut adressée en ces mots : Que vois-tu, Jérémie ? Je répondis : je vois une branche d'amandier" (Jér. 1:11). Et si, aujourd'hui, le Seigneur te posait la question : "Que vois-tu ?" Quelle est ta vision ? Quelle est cette chose particulière qui brûle dans ton cœur ? Oui, quelle est ta vision ? Tu trouves peut-être cette idée saugrenue, irréalisable. Quelle est la vision que Dieu a mise sur ton cœur ? Celle dont tu n'as jamais parlé à personne parce que... L'Ecclésiaste écrit : "Les voies de Dieu sont droites mais l'homme a cherché beaucoup de détours" (Darby traduit : "beaucoup de raisonnements"). Si la tête dit : "C'est pas possible !", le cœur répond : "et si c'était de Dieu ?"...

Le premier pas

Comme pour Tintin et le capitaine Haddock, le plus grand des voyages commence toujours par un premier pas. C'est peut-être le moment de poser la BD (ou la tablette !)... et d'écouter ce conseil que nous donne le prophète Esaïe : "Consultez le livre de l’Éternel et lisez !" (Esaïe 34:16). Le grand voyage commence là ! Un voyage qui nous conduira, au fil des pages, de Grèce en Iran, d'Italie en Egypte. Des plaines de Mésopotamie aux montagnes de Judée. C'est le décor que Dieu a choisi pour y proclamer Sa Parole.

Quelle est la vision que Dieu t'a confiée ? Le premier pas commence là, au seuil des Écritures. Alors tu commenceras, toi aussi, à découvrir "les trésors cachés dans le sable" et "tu entendras une voix derrière toi qui diraJe te donnerai des trésors cachés, des richesses enfouies, afin que tu saches que Je Suis l’Éternel qui t'appelle par ton nom, le Dieu d'Israël" (Esaïe 45:3 - Esaïe 30:21). Oui, ces "trésors cachés", ces "richesses enfouies" sont pour toi. C'est le Dieu d'Israël qui désire te les donner, mais dans un but précis : afin que tu saches qu'Il est Dieu et "qu'il t'appelle par ton nom". 

Alors, je vous souhaite à tous une bonne lecture et un beau voyage au pays de la découverte. 

 

JiDé

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