Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les noms des cinq premiers livres de la Bible

Les noms des cinq premiers livres de la Bible

Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome. Ce sont les noms des cinq premiers livres de la Bible.

Mais les noms originaux, en hébreu, sont très différents. Chacun de ces cinq livres, écrits par Moïse, tire son nom hébraïque du ou des premiers mots hébreux qui débutent chacun d’entre eux.

Genèse, en hébreu Berèshit, veut dire, littéralement, Au Commencement.

Exode, en hébreu Shemot, veut dire littéralement, Les noms.

Lévitique se dit Vayiqra : Il appelle.

Nombres se dit Bamidbar : Au désert.

Deutéronome, Debarim : Les paroles.

Lus, à la suite l’un de l’autre, ces mots forment une phrase : Berèshit shemot vayiqra bamidbar debarim.

Que l’on pourrait traduire par : «Au commencement, Dieu les appelle par leurs noms afin qu’ils viennent au désert pour recevoir Ses paroles».

Ainsi, cette appellation tutélaire contient, en elle-même, le résumé du message que véhicule la Loi. Dieu appelle Son peuple, le conduit au désert, afin que celui-ci reçoive Ses Commandements, mais aussi afin qu’il puisse avoir le privilège d’entendre Sa Voix.

Voyons maintenant chaque livre individuellement, et le message que porte son nom.

 

La Genèse

En hébreu, son titre original Be rèshit veut dire Au commencement, et le livre commence par ces mots. «Be‘reshit Elohim bara», ce sont donc les premiers mots de la Bible !

La racine de be reshit, c’est «rèsh» ou «rosh» que l’on peut traduire par «tête» ou «chef». «Ce qui est en tête, ce qui marche en premier». La Genèse est donc le livre que l’on trouve en «En tête» de la Bible, ce qui «vient en premier».

Lorsque le peuple se déplaçait dans le désert, la Gloire de Dieu le précédait, marchant «en tête», devant le peuple, lui ouvrant le chemin, et c’est là qu’est la place d’un chef.

Le Nouveau Testament appelle Christ «le chef et la tête de Son Corps qui est l’Eglise». Il est «Celui qui Est» depuis le Commencement. C’est pourquoi l’apôtre Jean entame le récit de son Évangile en écrivant : «Au Commencement, était la Parole».

Cet «En tête» de l'Evangile de Jean fait écho aux premiers mots de la Genèse, comme pour souligner que Jésus est le Dieu Créateur qui conduit Son peuple au désert pour Se révéler à lui. Et de même que Jésus a dit : «Avant qu’Abraham fut, Je Suis», Il aurait pu également affirmer : «Avant que le monde soit, Je Suis».

 

L’Exode

En hébreu, Shemot, Les noms.

Dieu connaît Son peuple par son nom, mais Il connaît également chacun par son nom. En hébreu, le nom, c’est la personne, qui elle est et ce qu’elle est. Shemot est un mot pluriel dont le singulier est «shem». Un autre mot, «shema», ayant la même racine, veut dire «écoute».

Effectivement, lorsque l’on désire l’attention de quelqu’un, il est commun de l’appeler par son nom. Le Nom, en hébreu, se dit Shem, mot semblable à la racine du mot shema, ce qui souligne encore le fait que lorsque Dieu s’adresse à nous, Il le fait à une Personne dotée d’une identité propre, tout en s’adressant à Son peuple de façon globale.

L’Exode, par la proclamation des noms de ceux qui Lui appartiennent, réclame leur attention.

 

Le Lévitique

En hébreu, Vayiqra, Il appelle.

Comment Dieu a-t-Il appelé Samuel ? Par som nom !

Samuel (en hébreu : Shemouel, dans lequel on retrouve la racine "Shem / Shema") signifie 'entendu'. Lorsque Dieu a appelé Samuel, Il l'a appelé à la racine de son identité. Dès l'instant où Dieu l'appelle, Samuel est destiné à être un homme qui écoute. Dieu appelle chacun par son nom. Dieu nous appelle individuellement. Il y a donc un appel global, pour tout le peuple, et un appel individuel, chacun par son nom.

Le fait que Dieu appelle, cela veut dire qu’Il attend également une réponse. Par trois fois, Dieu va appeler Samuel enfant, et celui-ci va répondre : «me voici». Comment Dieu a-t-il appelé Samuel ? Par son nom ! Nous avons donc ces cinq noms qui forment une phrase : Bereshit shemot vayiqra bamidbar debarim. Que l’on peut traduire par : «Au commencement, Dieu appelle Son peuple par leurs noms afin qu’ils viennent au désert pour recevoir Ses paroles».

Nous avons donc ces deux livres, Shemot et Vayiqra : les noms Il appelle. Shema veut dire «écoute». On peut donc lire : «écoute ! Il appelle». Ecoute ! Dieu t’appelle par ton nom. On pourrait dire également que, globalement (shemot), Dieu nous appelle par nos noms, mais, individuellement (shema), Dieu nous appelle à l’écouter.

A l’école, le professeur faisait l’appel. Il s’adressait à toute la classe, mais celui qui entendait son nom répondait «présent !». L’appel que Dieu adresse individuellement demande une réponse.

Un autre mot, shemamah, qui veut dire désert, désolation, ruine, contient la même racine, comme s'il y avait un avertissement dans cet appel à l’écoute de Dieu et de Ses Commandements. Les conséquences de la désobéissance amèneront ruine et désolation sur le pays, dans nos vies, dans nos familles.

Dans le livre d’Osée (Os. 2:16) Dieu dit : «Je veux l’attirer et la conduire au désert, et Je parlerai à son cœur…». Les paroles de Dieu sont parfois comme les eaux qui coulent sur la terre d’un cœur desséché, là où il n’y a plus, parfois, que ruine et désolation.

 

Les Nombres

Bamidbar. Au désert.

Dieu appelle Son peuple au désert, pour lui parler. Pour lui parler en tant que peuple, mais aussi individuellement. Dieu appelle Son peuple pour que celui-ci reçoive Sa Parole (Dabar). Le livre des Nombres commence, d’ailleurs, par ce verset : «L'Éternel parla (dabar) à Moïse dans le désert (midbar)…»

Dans chacun des mots «Dabar» et «midbar», on trouve la racine «bar» qui veut dire aussi, en hébreu, «fils», parce que Dieu nous parle par Son Fils, Jésus. Autrefois, le nom de famille, comme on le conçoit aujourd’hui, n’existait pas. Une personne était désignée par le nom de son père : par exemple Shemouel Bar Shelomo, Samuel fils de Salomon (ce qui souligne également la difficulté d’un enfant dont le père était inconnu ou ne pouvait être nommé. Un enfant sans père était donc un enfant sans identité. Alors que nous n’étions pas ses enfants, Dieu nous a adoptés comme ses fils, et Il nous a donné le nom de Son Fils : Jésus !!

Dieu appelle Ses fils au désert, tout comme Jésus a été conduit au désert par le Saint-Esprit. Nous sommes Ses fils parce que nous sommes «en Christ», et c’est parce que nous sommes «en Christ» que Dieu nous appelle à Le suivre.

 

Le Deutéronome

Debarim, en hébreu, Les paroles.

Dieu appelle Son peuple pour lui faire connaître Sa Parole, comme Dieu a appelé Israël pour lui faire connaître Sa Loi. Debarim est un mot pluriel. Le singulier, c’est Dabar. Dabar et midbar ont la même racine, comme pour souligner le fait que c’est «au désert» (Bamidbar) que se révèle la Parole de Dieu (Dabar), ou les paroles de Dieu (Debarim). Dans le mot Dabar, on retrouve la racine «bar» qui veut dire «fils». Un autre mot qui signifie «fils», c’est «Ben» (ex : Benjamin, fils de ma main droite). «Ben» peut vouloir dire aussi «entre» parce qu’un fils est aussi «entre» deux générations, comme le maillon d’une chaîne se trouve entre deux autres maillons.

Dans une société où la cellule familiale est si souvent éclatée, recomposée, bien des enfants éprouvent de la difficulté à trouver leur véritable identité, mais la vraie identité est d’abord celle d’être un enfant de Dieu. Notre véritable identité se trouve lorsque nous tournons les yeux vers notre Père. Et nous entrons dans une nouvelle dimension de notre identité en devenant, nous-mêmes, parents.

Dieu appelle (vayiqra) globalement tous Ses enfants, tout Son peuple. Mais Dieu désire être écouté (shema) par chacun de Ses enfants. Lorsqu’un père part en excursion avec ses enfants, il va s’adresser à eux globalement : «Attention, voiture !!». Dans sa pensée, il connaît chacun de ses enfants, et il s’adresse à eux tous en même temps, mais si l’un d’eux s’éloigne, il va dire : «Pierre, reviens ici !» ou «Marc, ne va pas par là !». Il s’adresse à lui, individuellement, il l’appelle par son nom. Quelque part, Dieu dit : «Je t’appelle par ton nom, tu es à Moi !».

Dieu appelle (vayiqra), mais où appelle t-Il ? Au désert ! (Bamidbar). Pourquoi le désert ? Parce que, dans le désert, il n’y a rien pour nous distraire, rien qui puisse captiver notre attention. C’est un lieu de silence. Et c’est là que Dieu nous parle, nous fait connaître Ses paroles. Sa Parole ! Il nous appelle dans ce désert de solitude, de désolation, de vie ruinée (shemamah), pour que ce désert se change en un lieu d’écoute (shema) de Sa voix, de Sa Parole.

 

Le texte hébreu ne cesse de se renvoyer à lui-même. Les mots se font l’écho les uns des autres, comme l’écho d’une voix clamée dans la montagne, comme pour se répondre. Mais quelle que soit la langue, les mots d’un père à son fils trouveront le même écho, quand l’amour et le respect sont présents dans le cœur et les paroles de l’un et de l’autre. Cette voix, qui sait se faire si douce, comme un murmure doux et léger, cette voix, parfois impérative et ferme, qui, cependant, nous assure la sécurité par notre obéissance.

Ces paroles qui se font entendre dans le désert de nos circonstances, c’est la voix aimante de notre Père.

JiDé

Les noms des cinq premiers livres de la Bible
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article