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Les 14 mystères de l'Évangile

Les  14 mystères de l'Évangile

La culture gréco-romaine du début de notre ère vit se propager ce que l'on a appelé les "religions à mystères" alors que se développait, parallèlement, ce que l'on allait nommer plus tard "le christianisme". Etonnamment, le Nouveau Testament fait explicitement mention de pas moins de 14 "mystères". Mais à la différence des cultes idolâtres qui initient secrètement leurs membres à des pratiques ésotériques, les écrits apostoliques révèlent, à la connaissance de tous, le contenu de ceux dont ils font mention. De quoi est-il question ?

Le mystère du Royaume

Dans le Nouveau Testament, la notion de "mystère" apparaît tout d'abord dans les Évangiles. Matthieu relate ainsi une conversation entre Jésus et quelques uns de ses disciples les plus proches : "Les disciples s'approchèrent et lui demandèrent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? Jésus leur répondit : Parce qu'il vous a été donné de connaitre les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné" (Matthieu 13:10, 11). Marc apporte une petite nuance : "Il (Jésus) leur dit : C'est à vous qu'a été donné le mystère du royaume de Dieu ; mais pour ceux qui sont dehors tout se passe en paraboles" (Marc 4:11). Et Luc y ajoute quelques détails supplémentaires : "Il leur répondit : Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu'en voyant, ils ne voient point, et qu'en entendant, ils ne comprennent point" (Luc 8:10). 

Trois des quatre évangélistes mentionnent ce mystère du Royaume ("musterion", dans le texte grec), qui est ainsi étroitement associé aux paraboles que Jésus enseignait, et dont la clef n'était donnée qu'à ses disciples. Pour une juste compréhension de ces textes, il nous faut nous rappeler que si nous sommes dans le "Nouveau Testament", nous sommes encore sous "l'Ancienne Alliance" (la nouvelle ne débutant qu'à la mort et à la résurrection du Seigneur). Le mot grec "parabolais" est en fait l'équivalent du mot hébreu "meshalîm" (Proverbes). Les paraboles de Jésus ne sont rien d'autres que des "meshalîm" sous forme allégorique. Cependant, on peut les classer plus précisément comme des "hidowth" (en hébreu : des énigmes). Une "hidah", c'est une parabole, une énigme qui laisse perplexe, qui fait réfléchir. Les écrits rabbiniques, quant à eux, présentent les "mystères" comme ayant un sens caché dans les récits du Tanach (l'Ancien Testament), présentés sous formes de visions ou de révélations, comme, par exemple, le prophète Daniel qui dit "J'entendis, mais je ne compris pas" (Daniel 12:8). Il lui avait été dit également : "Toi, Daniel tiens secrètes ces paroles, et scelle le livre" (Daniel 12:4), et : "Va, Daniel, car ces paroles seront tenues secrètes et scellées" (Daniel 12:9). On peut donc constater que cette notion de "mystères" (ou de "secrets") apparaît déjà dans les Écrits antérieurs. Jésus utilise quelque chose de connu et de familier pour ses disciples, élevés depuis leur plus jeune âge dans les textes sacrés. Si les évangélistes Matthieu, Marc et Luc ne présentent, dans leurs écrits, que le mystère du Royaume, ce sont les apôtres Paul et Jean qui vont nous éclairer sur les autres.  

Le mystère de l'Évangile

L'apôtre Paul écrit aux disciples de Rome : "À celui qui peut vous affermir selon mon Évangile et la prédication de Jésus-Christ conformément à la révélation du mystère caché pendant des siècles, mais maintenant manifesté par les écrits des prophètes, d'après l'ordre éternel, et porté à la connaissance de toutes les nations, afin qu'elles obéissent à la foi, à Dieu, seul sage, soit la gloire aux siècles des siècles, par Jésus-Christ ! Amen !" (Romains 16:25, 26). Il dit plus loin : "Priez pour moi, afin qu'il me soit donné, quand j'ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l'Évangile... et que j'en parle avec assurance comme je dois en parler" (Éphésiens 6:19, 20). L'apôtre Paul nous présente l'Évangile comme un "mystère caché pendant des siècles, mais maintenant manifesté par les écrits des prophètes". Lorsque Paul parle des "Écrits des prophètes", il désigne bien évidemment les prophètes de l'Ancien Testament qui ont, d'avance, annoncé la Venue du Messie (principalement Esaïe : 40:9 ; 41:27 ; 52:7 ; 61:1). Lorsque Paul dit que l'Évangile qu'il annonce est conforme à la "révélation du mystère caché", il utilise un mot grec qui nous est familier, mais sous une forme un peu différente : "Apocalypsin mysteriou". En effet, le mot "Apocalypse" signifie, en grec : "Révélation". Le mot "Apokalupsis", sous ses diverses formes, apparaît 18 fois dans les Écrits du Nouveau Testament, de l'Évangile de Luc à l'Apocalypse de Jean. Les versions anglaises utilisent d'ailleurs le mot "Révélation" pour désigner le soixante-sixième livre de la Bible. Mais loin d'être la propriété d'un petit groupe de disciples éclairés, ce "mystère" de l'Évangile devait être annoncé à toute la Création, à toutes les nations, jusqu'aux confins du monde habité (Marc 16:15). Paul nous parle donc de la "révélation" de quelque chose qui avait été "caché, tenu secret", pendant des siècles, mais qui était alors révélé : Le mystère de Christ. 

 Le mystère de Christ 

"C'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d'écrire en peu de mots. En les lisant, vous pouvez vous représenter l'intelligence que j'ai du mystère de Christ (en grec "mysterio tou christou"). Il n'a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l'Esprit aux saints apôtres et prophètes* de Christ" (Éphésiens 3:3 à 5). Il faut cependant se rappeler que "Christos" est le mot grec qui désigne le Massiah dont parlent les Écritures de l'Ancien Testament. Le "mystère de Christ", c'est que le Messie annoncé par les Écritures n'est autre que ce Yeshoua dont parle les apôtres, et qui a accompli, dans sa vie, tout ce qui avait été annoncé de lui. Le fait que des personnes issues des nations (qui ne soient pas membres du peuple hébreu) puissent avoir accès à l'Evangile nous paraît aujourd'hui une évidence, mais il n'en était pas ainsi pour les contemporains de l'apôtre Paul, car, pendant une dizaine d'années, jusqu'à la conversion du centurion Corneille, les "païens" n'y avaient pas accès (Actes 10:28, 29). C'est pourquoi, Paul écrit aux disciples d'Ephèse : "Ce mystère (qui n'a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations), c'est que les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l'Evangile" (Ephésiens 3:6). 

Paul manifeste le désir que les disciples auxquels il s'adresse "soient unis dans l'amour et enrichis d'une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ". Paul ajoute à cela une précision sur ce "mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de l'intelligence" (Colossiens 2:2, 3). Les thèmes de "la sagesse et de l'intelligence" sont abondamment traités dans les Écrits de l'Ancien Testament, mais Paul en fait mention ici en opposition à ces "cultes à mystères" évoqués plus haut, et que l'apôtre appelle "des discours séduisants et trompeurs" (Colossiens 2:4). Ce qui me permet d'introduire le "mystère" suivant :

*Il est à noter que si, dans son épître aux Romains, Paul parle des Prophètes de l'Ancienne Alliance, il parle ici des Prophètes de la Nouvelle qui exerce leur ministère au sein de l'Église. 

Le mystère de la piété

Dans sa première épître à Timothée, Paul aborde un autre "mystère", celui de la piété. Il en développe toutes les caractéristiques : "Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand : Dieu a été manifesté en chair, justifié par l'Esprit, vu des anges, prêché aux nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire" (1 Timothée 3:16). Ce mystère est étroitement lié à cet autre : l'incarnation de Christ
 


Le mystère de l'incarnation de Christ

C'est très probablement le plus connu de tous : la naissance miraculeuse de Jésus, né d'une vierge, conformément à la prophétie du prophète Esaïe : "C'est pourquoi, le Seigneur lui-même vous donnera un signe ; voici, la vierge deviendra enceinte, et elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel (en hébreu : Im'manou'el - Dieu est avec nous)". Matthieu cite ce passage des Écritures établissant ainsi, en introduction de son Évangile, la messianité de Yeshoua (Matthieu 1:23). Cette messianité est, en soi, porteuse d'un autre mystère : celui de l'espérance de la gloire.

Le mystère de l'espérance de la gloire

Le mystère de la sagesse de Dieu est fort proche de celui de l'Évangile. Paul écrit aux Corinthiens : "Nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait prédestinée pour notre gloire" (1 Corinthiens 2:7). Ce "mystère" était préparé depuis la fondation du Monde (avant les siècles)"Le mystère caché de tous temps et dans tous les âges, mais maintenant révélé à ses saints. Dieu a voulu leur faire connaître la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l'espérance de la gloire" (Colossiens 1:26, 27). Lorsqu'on parle de Christ, on pense également à l'Église qui est Son Épouse. Leur union constitue, elle aussi, un "mystère" qui connaîtra sa pleine révélation lors des Noces de l'Agneau (Apocalypse 19:7, 9)

 Le mystère de l'Épouse et du mariage

Dans son épître aux Éphésiens, Paul aborde le thème du mariage et de la relation entre époux (Éphésiens 5:22 à 33). Il reconnaît que l'union entre un homme et une femme est "un mystère". Il dit : "Ce mystère est grand (le fait qu'un homme et une femme puissent devenir "une seule chair") ; je dis cela par rapport à Christ et à l'Église" (Éphésiens 5:31, 32). La communion de corps, d'âme et d'esprit que peuvent connaître des époux qui vivent en harmonie l'un avec l'autre donne déjà un aperçu de ce que pourrait être, dès aujourd'hui, celle du Seigneur avec sa Fiancée, et demain, avec celle qui sera devenue Son Épouse. Son Église. C'est en elle que se manifestent deux autres mystères... 

Les mystères de la foi et de la Volonté de Dieu

Dans l'Église de Christ, chacun occupe les fonctions auxquelles il a été appelé. Les diacres ont les leurs. Pourtant, ils ont une charge que l'on oublie peut-être un peu facilement : celle de conserver "le mystère de la foi dans une conscience pure" (1 Timothée 3:8, 9). La foi, elle aussi, est un "mystère". En introduction de son Épître aux Éphésiens, Paul révèle le plan que Dieu avait pour l'humanité, et qu'Il a manifesté et révélé à son Église : "Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu'il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ" (Éphésiens 1:9, 10). Dieu, "dans les derniers temps", a révélé Sa volonté, ce qu'Il avait projeté de toute éternité, et qui était de réunir toutes choses en Son fils, Jésus-Christ, Yeshoua le Messie, au sein de son Église, et cela, depuis l'effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte. C'est justement lors de la fête de Shavouot (Pentecôte) que fut manifesté un autre mystère... 

Le mystère du parler en langues

Le Saint-Esprit de Dieu se manifeste de façons diverses et variées dans son Église, et l'une d'elles est le don spirituel du parler en langues. Paul nous invite à aspirer aussi aux dons du Saint-Esprit, et notamment à celui des "langues" dont il dit : "En effet, celui qui parle en langues ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c'est en esprit qu'il dit des mystères" (1 Corinthiens 14:1, 2). Celui qui parle en langue, dit Paul, "prie en esprit" (1 Corinthiens 14:13 à 17). Il en est un autre qui clôturera l'Histoire de l'Église sur la Terre : le mystère de l'Enlèvement...

Le mystère de l'Enlèvement

"L'Enlèvement" est peut-être l'un des thèmes les plus illustrés de la Bible. Pilier de l'enseignement eschatologique, il est abondamment commenté. Un article de ce blog lui est spécifiquement consacré. L'apôtre Paul (qui est le seul auteur du Nouveau Testament à évoquer cet événement) le présente comme étant également un "mystère" : "Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, un un clin d'œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés" (1 Corinthiens 15:51). Ce mystère a cependant des antécédents : l'enlèvement du Patriarche Énoch (Hébreux 11:5 ; Genèse 5:24), ainsi que celui du prophète Élie (un article de ce blog, consacré à Elisée, mentionne cet événement). Mais le mystère de l'Enlèvement ne consiste pas tant dans la disparition soudaine de plusieurs centaines de milliers de personnes "en un instant", que dans un autre événement, qui n'est pas moins spectaculaire : la résurrection des morts dans le Seigneur. Les deux événements devant se produire quasi simultanément : "La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles (en grec : 'aphtartoi')". Lorsque Paul, s'adressant à Timothée, parle du "Roi des siècles", il le décrit comme "éternel" ('aphtartô). Il s'agit donc bien d'une résurrection "éternelle". Ce n'est pas le sujet ici, mais il faut toutefois se rappeler que le concept de résurrection des morts n'est pas propre à la Nouvelle Alliance. La résurrection du fils de la Sunamite en est un exemple (2 Rois 4:18 à 37). La résurrection de celui dont on avait jeté la dépouille sur les ossements d'Élisée en est un autre (2 Rois 13:21). Et bien que le récit de la résurrection de Lazare soit relatée dans le Nouveau Testament (Jean 11:38 à 44), il ne se déroule pas moins dans le cadre de l'Ancienne Alliance (la Nouvelle n'ayant pris cours qu'après la mort et la résurrection du Seigneur - Hébreux 9:15). Le thème de la résurrection des morts est présent dès la Genèse (Genèse 22:1 à 13 / Hébreux 11:17 à 19), comme le fait remarquer Jésus aux Sadducéens qui, contrairement aux Pharisiens, n'y croyaient pas (Matthieu 22:23, 31, 32). L'Église est en soi un "mystère", son Enlèvement auprès du Seigneur ressuscité l'est également.

C'est après avoir parlé du "mystère" de l'Église aux disciples d'Éphèse que Paul dit : "C'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d'écrire en peu de mots" (Éphésiens 3:3). Ses écrits nous donnent cependant tous les éléments qui nous sont nécessaires, même si nous ne disposons pas de toutes les informations, comme le temps de son accomplissement, sur lequel beaucoup spéculent (ou fabulent). Un mystère reste un mystère ! Mais si le plan de Dieu a pu se réaliser par l'Église de Christ, c'est parce qu'en est intervenu un autre : celui de l'endurcissement d'Israël. 

Le mystère de l'endurcissement d'Israël

"Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère... une partie d'Israël est tombée dans l'endurcissement, jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée" (Romains 11:25). L'endurcissement d'Israël est un mystère, mais il a un but. Non pas que Dieu l'ait voulu, mais il s'en est servi pour permettre aux païens d'entrer dans la Nouvelle Alliance (Brith Hadasha). Alliance qui n'a jamais été contractée avec les païens*, mais bien "avec la maison d'Israël et la maison de Juda" (Jérémie 31:31). Ce mystère est étroitement lié à celui de l'Enlèvement. En effet, lorsque la dernière personne qui doit entrer dans le Royaume sera passée par la Nouvelle Naissance, l'Enlèvement aura lieu. Cette personne-là sera "sauvée, mais comme au travers du feu" (1 Corinthiens 3:15)

Selon l'interprétation la plus courante, la Tribulation devrait débuter après l'Enlèvement de l'Église, qui mettra également fin à "l'endurcissement d'Israël". Ces événement simultanés : la résurrection des morts (dans le Seigneur), l'Enlèvement de l'Église et la fin de l'endurcissement de la postérité de Jacob, correspondraient à la période à laquelle devrait paraître "l'impie, l'homme de péché, le fils de la perdition, l'adversaire" (2 Thessaloniciens 2:1, 3, 4), à qui est associé le mystère de l'iniquité.

*Comme le rappelait très justement Jean-Marc Thobois, je le cite : "Dieu n'a jamais fait d'Alliance avec les païens. Toutes les alliances dont font mention les Écritures l'ont été avec le peuple d'Israël". Cette Nouvelle Alliance, contractée avec le peuple d'Israël, permettait aux païens d'y entrer sans devoir se soumettre aux exigences de la Loi mosaïque. Cette Alliance demeurera en vigueur jusqu'à ce que "la totalité des païens (qui doivent être sauvés) soit entrée (dans cette Nouvelle Alliance)" (Romains 11:25). 

Le mystère de l'iniquité

"Et maintenant, vous savez ce qui le retient (l'impie), afin qu'il ne paraisse qu'en son temps. Car le mystère de l'iniquité agit déjà. Il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu" (2 Thessaloniciens 2:6, 7). Il est généralement convenu que "celui qui le retient", ce serait le Saint-Esprit dans l'Église. Cela reste cependant une interprétation. Même si cette hypothèse est très plausible, elle n'en demeure pas moins une hypothèse, car en réalité, son identité ne nous est pas clairement révélée. Les Thessaloniciens savaient de quoi Paul parlait, mais nous, nous l'ignorons. Une idée largement répandue ne constitue cependant pas un fait établi, même si celle-ci s'avère être fort plausible. Cependant, d'un point de vue purement exégétique, on ne peut affirmer une chose qui n'est pas clairement stipulée dans les Écritures, même si d'éminents prédicateurs l'assurent haut et fort. C'est pourquoi, "le mystère de l'iniquité" demeure, encore aujourd'hui, en partie... un mystère
 


Le mystère des sept étoiles

L'apôtre Jean nous dit avoir vu "quelqu'un qui ressemblait à un fils de l'homme" qui "avait, dans sa main droite, sept étoiles" que sont "les anges des sept églises" (Apocalypse 1:13, 16, 20). L'identité de ce "fils de l'homme" est donnée aux versets 17 et 18 : il s'agit du Seigneur Jésus ressuscité qui demande à l'apôtre Jean de rédiger par écrit ce qu'il a vu sur "le mystère des sept étoiles" (verset 20). Le Seigneur dit à Jean que "Les sept étoiles sont les anges des sept églises, et les sept chandeliers sont les sept églises" (verset 20). Ce mystère concerne donc les anges des églises mentionnées au verset 11. Ce qui nous permet de comprendre que chacune de ces églises avait un ange qui lui était attaché. Chaque assemblée de disciples de Jésus-Christ aurait-elle son ange attitré ? Certains le pensent. Il est courant, dans nos milieux, de "faire une projection" du particulier au général. Il nous faut, toutefois, être prudents. Notre "lecture" des Écritures est bien souvent "teintée", et notre compréhension passe parfois par les "filtres" de nos interprétations, nous amenant à prendre de grandes libertés avec les informations fournies par les textes bibliques. Et cela, sans même que nous nous en rendions compte. Ainsi, il n'en est pas fait mention pour les églises d'Antioche ou de Jérusalem. Mais pourquoi, alors, ces sept églises bénéficieraient-elles de ce privilège ? Ces "sept églises" représentent-elles l'Église dans son ensemble, à travers les siècles ? C'est aussi une possibilité. Symbolisée par sept étoiles, elle serait ainsi représentée, toute entière, dans la main du Seigneur. Il faut toutefois noter que les "lettres aux églises" sont adressées à des villes, non des dénominations ou des églises locales. Or, aujourd'hui, combien d'assemblées et de dénominations diverses comptent-on dans une seule ville ?... Et qu'en est-il du choix de ces villes, mentionnées dans le texte de l'Apocalypse, toutes situées en province d'Asie Mineure (actuellement en Turquie) ? Toutes les assemblées de disciples de Christ ont pu, en tout temps, se reconnaître dans l'une ou l'autre de ces églises, ce qui leur donne une dimension universelle. Cela demeurera peut-être, jusqu'à la fin, un mystère

Le dernier d'entre eux n'est pas des moindres puisqu'il s'agit de celui de la femme assise sur la Bête...

Le mystère du nom de la Grande Prostituée

Le dernier mystère mentionné dans la Bible nous parle de la Grande Prostituée assise sur la bête"Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes. Cette femme  était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles... sur son front était écrit un nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre" (Apocalypse 17:3 à 5). L'apôtre Jean nous dit que cette femme porte, sur son front, une inscription qu'il décrit comme "un nom, un mystère". Il mentionne cependant ce nom mystérieux, rendu comme suit par le texte grec : 

"BABYLON HÉ MEGALÊ HÊ METER TÔN PORNON KAI TÔN BDELIGMATON TÊS GÊS" (Apocalypse 17:5). 

La description que l'apôtre nous en fait nous permet facilement d'identifier celle-ci comme étant le prototype de l'église apostate. Après avoir présenté les mystères du Royaume, de l'Église, de l'Épouse de Christ, le Seigneur nous fait connaître celle qui englobe, en son sein, toutes les religions et tous les cultes "à mystères" que l'homme s'est inventé (Romains 1:21 à 23). L'un d'entre eux fut le culte de Mithra. Probablement d'origine perse, ce "culte à mystères" fut longtemps considéré, par les historiens des religions anciennes, comme un dangereux rival du christianisme naissant. On lui attribue plutôt aujourd'hui une origine grecque, bien que le dieu soit représenté avec un bonnet Phrygien (la Phrygie était autrefois une région d'Asie Mineure, aujourd'hui en Turquie). Cette religion à mystères connut une grande popularité dans l'empire romain durant les dernières décennies du premier siècle de notre ère, et aurait trouvé son public parmi les fonctionnaires et les marchands. Le nom de Mithra aurait pour signification : "dieu des contrats", ce qui expliquerait peut-être qu'il ait été si populaire parmi ces catégories socio-professionnelles (Apocalypse chapitres 17 et 18). Le déroulé des cultes dédiés à Mithra sont fort mal connus, mais un élément central fut le sacrifice d'un taurillon, voir d'un taureau. La scène de sacrifice est abondamment représentée et mise en scène dans les espaces dédiés à ce culte. On pourrait envisager que ces bas-reliefs puissent être assimilés à ce que décrit l'apôtre Jean, dans son Apocalypse, mais les femmes étant exclues des cultes, on ne peut pousser plus loin la comparaison. Il est toutefois intéressant de noter que le Capitole de Rome a été construit sur un ancien temple de Mithra. Cette ancienne capitale de l'empire romain abrite également les principaux bâtiments d'une église souvent comparée à la Grande prostituée. Rome étant bâtie sur sept collines, la similitude entre la "Babylone", décrite dans le livre de l'Apocalypse, et la "ville éternelle" est suffisamment probante. Quant à la femme assise sur la bête, on peut en trouver une représentation sculpturale devant le bâtiment du Parlement Européen, à Bruxelles, sculpture qui rappelle étrangement le récit du mythe grec du dieu Zeus qui, s'étant métamorphosé en taureau blanc, fit monter la jeune femme nommée Europe sur son dos, et l'emporta ensuite dans les flots de la mer.  

Révélation

Notre façon de penser occidentale aime à donner une explication rationnelle à tout, même (et surtout !) à ce que nous ne comprenons pas ! À l'inverse, la Pensée orientale (qui fut celle des rédacteurs de la Bible) diffère beaucoup sur ce point. Elle est beaucoup plus encline à accepter l'incompris, le "non-expliqué", le "mystère"... Si beaucoup de choses nous ont été révélées par la venue de notre Seigneur, et ensuite par les écrits de ses serviteurs, les rédacteurs du Nouveau Testament, nous oublions que ces "mystères" sont demeurés ignorés de tous, et cela pendant des siècles. Il nous faut donc faire preuve d'humilité, et accepter que certaines choses, mentionnées dans les Écritures, ne soient pas encore totalement accessibles à notre intellect si avide de comprendre ce monde qui nous entoure, et qu'il continue encore à découvrir. Pour beaucoup de nos contemporains, l'être humain demeure, lui aussi, un mystère qu'ils cherchent désespérément à percer, sans toutefois pouvoir trouver de réponses satisfaisantes. Les Sages d'Israël se sont également interrogés en faisant un astucieux jeu de mots. En hébreu "l'être humain" se dit "ha'adâm", et "la terre" (dont il est issu) : "Adama". Ils se sont donc posé la question : "ha'Adâm'ma ?" (l'homme ? Qu'est-ce que c'est ?). Fort heureusement, la Bible, la Parole de Dieu, nous donne toutes les réponses dont nous avons besoin. 

Contrairement aux cultes à mystères, l'Évangile est accessible à tous, et la connaissance de Christ est pour tout homme désireux de connaître le Plan de Dieu pour son salut. Certaines de ces religions à mystères n'étaient révélées qu'à quelques "privilégiés" ayant pratiqués l'un ou l'autre rite secret qui les introduisaient dans le cercle très fermé des "initiés". Tout au contraire, le disciple de Christ entre pleinement dans la famille des enfants de Dieu par un engagement public, que l'on appelle le baptême d'eau. Et si les cultes à mystères ne divulguent leurs secrets qu'après s'être assurés de la plus complète discrétion de leurs initiés, l'Évangile, lui, est annoncé par ceux qui ont été intégrés à la communauté des saints. Si tous ces mystères, mentionnés ici ont été cachés pour un temps, ils ont été également manifestés "à la fin des temps". Et les deux derniers mystères dont la Parole de Dieu fait mention ont été révélés dans un livre au titre approprié : Le livre de l'Apocalypse, le livre de la Révélation. Livre que tout un chacun peut lire librement. Mais il ne pourra véritablement en comprendre le sens qu'après avoir percé le "mystère" par excellence : celui de la révélation (en grec : apocalypsis) de Yeshoua Ha'massiah, le Seigneur Jésus-Christ. Ce mystère a été pleinement révélé, par l'Évangile, en ces "temps de la fin" ayant débuté avec le début de l'ère apostolique (1 Pierre 1:19, 20). 

Il est cependant un mystère qui ne sera pleinement dévoilé qu'au moment de son accomplissement : celui de l'Enlèvement, que les disciples du Seigneur Jésus attendent avec impatience, et qui nous introduira dans la Présence de notre Seigneur Bien-Aimé en qui sont réunis tous les mystères de l'Écriture. 

 

JiDé

Les  14 mystères de l'Évangile
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