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La dîme ? Mais de quoi ?

La dîme ? Mais de quoi ?

"Il agit de tout son cœur, et il réussit dans tout ce qu'il entreprit, en recherchant son Dieu, pour le service de la maison de Dieu, pour la loi et pour les commandements" (2 Chron 31 : 21).


Le principe de la dîme est pour le moins sujet à controverse.

La dîme est-elle obligatoire, ou ne l'est-elle pas ? Devons-nous la donner sous peine d’être sous une malédiction comme sembleraient le dire certains ? Notre vie sera-t-elle seulement bénie à la seule condition d’apporter le dixième de nos revenus à la collecte ? Que faut-il penser ? Je me suis sincèrement interrogé sur le sujet. Il est écrit que les Béréens "examinaient chaque jour dans les Écritures si ce que on leur disait était exact". J’ai donc voulu entreprendre la même démarche en faisant fi de toute idée préconçue et en cherchant à ne tenir compte que des faits et de leur contexte.

Les Patriarches et la dîme

La première mention qui est faite, dans la Bible, au sujet de la dîme, est dans le chapitre 14  du livre de la Genèse, relatant la rencontre entre Abraham et Melkisedek. Il est également fait mention de ce récit dans le chapitre 7 de l’Epître aux Hébreux. Le fait que ce récit ait été ainsi utilisé dans le contexte du N.T., on a pu en conclure que cela devait donc s’appliquer à l’Eglise de Christ. Mais était-ce le but recherché par l’auteur de l’Epître ?

Il y est effectivement fait mention d’une dîme que le patriarche aurait versée à ce personnage que l’on s’accorde à reconnaître comme un type de Christ-Sacrificateur et Roi de Paix. Mais si on lit attentivement ce chapitre, on peut constater tout d’abord que la dîme n’en est pas du tout le thème central, ce dernier étant la prééminence de Christ sur la sacrificature lévitique. La deuxième chose est spécifiée au verset 4 : "Considérez combien est grand celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme du butin". L’attention du lecteur est attirée non sur le thème de la dîme, mais sur la grandeur du personnage de Melkisedek (type de Christ). Rappelons que le thème central de l’Epître aux Hébreux est principalement le sacerdoce de Christ et la prééminence du Seigneur et de Son Sacrifice sur le système lévitique qui devait le préfigurer. Détail qui a son importance, la dîme dans l’Ancienne Alliance étant étroitement liée à la sacrificature lévitique, nous le verrons plus loin.

Une information supplémentaire nous est donnée dans ce verset 4 sur le thème qui nous intéresse : "il lui donna la dîme du butin". Le patriarche aurait donc donné la dîme, non de ses biens propres, mais du butin qu’il venait d’acquérir dans un conflit avec des rois rivaux. Le contexte dans lequel la dîme a été versée est donc exceptionnel et ne s’est pas reproduit par la suite. Il faut aussi souligner que la bénédiction que le roi Melkisedek a accordée à Abraham a précédé le don de ce dernier. On ne peut donc conclure que la bénédiction ait été la résultante d’un don. On argumente généralement en disant que parce que cet acte a été posé avant l’institution de la Loi mosaïque, elle est applicable à l’Eglise. Une exégèse biblique correcte peut-elle s’appuyer sur un fait isolé dans un contexte très spécifique et qui ne s’est jamais reproduit par la suite pour établir la pratique de la dîme comme une institution ?

De plus, dans le cadre de l’application des Lois divines, on s’entend généralement à considérer la Dispensation dans laquelle se trouve le texte, or nous ne sommes pas, ici, dans la Dispensation de l’Eglise mais bien celle des Patriarches (le principe des Dispensations étant lui-même un sujet controversé, je ne m’attarderai pas là-dessus).

Le deuxième texte qui traite de la dîme, dans la Genèse, se trouve au chapitre 28. Ce texte parle d’un engagement volontaire de la part de Jacob, petit-fils d’Abraham, de donner la dîme à l’Eternel (notez qu’il n’en est pas fait mention pour Isaac, fils d’Abraham). Il est écrit : "Jacob fit un vœu en disant : si Dieu est avec moi et me garde pendant mon voyage… s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir et si je retourne à la maison de mon père alors l’Eternel sera mon Dieu… je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras" (Genèse 28 : 20 à 22). Visiblement, l’attitude de Jacob envers son Dieu est plutôt conditionnelle. Il dit, en substance : "si tu me bénis, je croirai en toi et je te donnerai la dîme…" La dîme de quoi ? "De ce que tu me donneras". Là non plus, on ne peut raisonnablement se baser sur ce texte pour soutenir le principe du prélèvement de la dîme tel qu’on peut le concevoir aujourd’hui. L’attitude de Jacob étant : "bénis moi et je te donnerai". Sa motivation ne peut raisonnablement pas être prise en exemple !

Après cela, le texte biblique fait mention de...

La dîme dans la loi mosaïque

Et là encore, il y a controverse. On s’entend généralement à dire que nous ne sommes plus sous la Loi mais que nous avons à pratiquer les Commandements de Dieu. Globalement, qu’est-ce qui a été aboli dans la Loi mosaïque, si ce n’est tout le système sacrificiel ? Celui-ci, étant une image du Sacrifice de Christ, n’est plus applicable, n’ayant plus de raison d’être, le Sacrifice de Jésus étant pleinement suffisant. Sur cela, tout le monde s’accorde. Dans le cas particulier de la dîme, comment faut-il le considérer ?

Pour répondre à cette question, il serait peut-être intéressant de s’arrêter sur la pratique de la dîme telle qu’elle était instituée pour le peuple d’Israël, et sur la nature de celle-ci.

La nature de la dîme et la dîme en nature

Le texte suivant se trouve dans le livre du Lévitique, au chapitre 27. Mais avant d’aborder le sujet lui-même, je pense qu’il serait intéressant de s’arrêter sur le verset 34 de ce chapitre. Ce verset stipule que ces Lois qui ont été données par Dieu à Moïse concernent "les enfants d’Israël". "Tels sont les commandements que l’Eternel donna à Moïse pour les enfants d’Israël sur le Mont Sinaï" (Lévitique 27 : 34). Sans entrer dans le débat habituel "sous la Loi / sous la Grâce", je voudrais souligner le fait que, d’un point de vue strictement contextuel, ce Principe divin est ici institué pour le peuple d’Israël. Cette Loi a été donnée par Dieu à Moïse, et était destinée "aux enfants d’Israël" (peuple pour lequel Dieu a encore aujourd’hui des projets et des bénédictions), l’Eglise ne s’étant nullement substituée à "la postérité d’Abraham selon la chair" comme le prétend la théorie de la substitution. Il y a donc encore des principes bibliques qui concernent la Nation d’Israël, mais c’est un autre sujet.

Cela dit, je reviens au verset 30 qui dit : "toute dîme de la terre, soit des récoltes, soit du fruit des arbres, appartient à l’Eternel. C’est une chose consacrée à l’Eternel" (Lév. 27 : 30). Ce texte stipule, de façon plus détaillée, la nature de ce dont le peuple devait prélever la dîme. Si l’on voulait considérer honnêtement ce passage, il faudrait donc que tout chrétien qui possède des arbres fruitiers dans son jardin en apporte également la dîme. Si l’on veut considérer le principe de la dîme comme un principe obligatoire pour l’Eglise, alors il faut appliquer le principe dans les détails. Cela s’appliquerait aux viticulteurs également. Et plus loin : "toute dîme de gros et menu bétail… sera une dîme consacrée à l’Eternel " (verset. 32). Un agriculteur désirant fréquenter une assemblée où le principe de la dîme est enseigné comme étant un devoir se trouverait aujourd’hui devant une situation embarrassante…

Rappelons brièvement que, durant des siècles, la population de l’Europe était en grande majorité paysanne et rurale face à une minorité urbaine et ce, jusqu’à l’ère industrielle. Dans plusieurs pays d’Europe, le principe de la dîme était appliqué par le clergé d’une Eglise étatisée. Les populations étaient « invitées » à venir déposer la dîme de leurs récoltes dans un bâtiment central où elles étaient engrangées pour le système ecclésiastique. Mais ce fonctionnement était-il enseigné par les apôtres dans les Eglises qu’ils ont fondées ? Je reviendrai là-dessus plus loin.

Voyons maintenant, dans le contexte du peuple d’Israël, à qui était destinée la dîme. Nous voyons cela dans le livre des Nombres au chapitre 18 et au verset 21 : "Je donne (c’est l’Eternel qui parle) comme possession aux fils de Lévi toute dîme en Israël, pour le service qu’ils font, le service de la tente d’assignation", et plus loin : "vous la mangerez en un lieu quelconque vous et votre maison, car c’est votre salaire pour le service que vous faites dans la tente d’assignation" (Nombres 18 : 31).

La tribu de Lévi n’ayant aucune possession en Israël, ni terres ni bétail, leur subsistance était assurée par les dîmes prélevées sur les autres tribus. Le principe de la dîme a donc été institué afin de fournir une subsistance soit aux prêtres soit aux nécessiteux, la dîme étant ainsi considérée d’un point de vue strictement nutritionnel, comme le souligne l’apôtre Paul lorsqu’il dit : "ceux qui font le service dans le Temple reçoivent leur nourriture du Temple" (1 Cor. 9 : 13).

Aujourd’hui, on considère généralement la dîme d’un point de vue strictement financier. Il est évident que le développement exponentiel de la vie urbaine ne permettrait plus une application « à la lettre », j’ai souligné ce fait plus haut. Mais je crois qu’il est intéressant de s’arrêter sur les détails que relève la Parole de Dieu, et qui sont souvent masqués par les principes généraux. Quelques uns de ces détails ont attiré mon attention.

Le chapitre 14 du Deutéronome stipule deux dîmes différentes. Le verset 22 nous parle d’une dîme prélevée une fois par an (ce qui est normal étant donné qu’il n’y a généralement qu’une récolte céréalière par an), mais le verset 28 nous parle d’une dîme prélevée tous les trois ans. Cette dîme devait être pour quatre catégories de personnes : les lévites qui demeuraient dans la ville, les immigrés, les orphelins et les veuves. Le principe étant, encore une fois, que des personnes en situation « précaire » puissent avoir un moyen de subsistance. On retrouve ici le principe d’aide sociale. Celui que nous connaissons aujourd’hui étant totalement inexistant à cette époque.

Le chapitre 26 du Deutéronome stipule que lorsque cette règle de « la dîme des trois ans » avait été appliquée, une prière était adressée au Seigneur pour demander Sa bénédiction sur le pays. Il est intéressant de voir que la bénédiction liée à cette dîme particulière devait toucher le pays tout entier. Ceci souligne le fait que si la bénédiction reposait sur chacun individuellement, par l’intermédiaire d’un grand nombre cette même bénédiction pouvait reposer sur toute une nation. La Loi donnée par Dieu avait donc pour but d’éradiquer complètement la misère sous toutes ses formes en terre d’Israël, ce qui aurait été, pour les nations alentour, une manifestation de la bonté de Dieu envers son peuple.

La valeur monétaire de la dîme

La dîme, nous l’avons vu, était prélevée en nature, et non sous forme monétaire pourtant couramment usitée dans la société de cette époque. Mais la Loi prévoyait que ce soit le produit du travail qui soit prélevé et non sa valeur monétaire. Encore une fois, une stricte observance à la lettre serait inapplicable dans le monde moderne. Mais il était, je pense, malgré tout intéressant de le souligner ici, dans ce contexte particulier.

"Lorsque l’Éternel, ton Dieu, t'aura béni, le chemin sera-t-il trop long pour que tu puisses transporter ta dîme, à cause de ton éloignement du lieu qu'aura choisi l’Éternel, ton Dieu, pour y faire résider son nom. Alors, tu échangeras ta dîme contre de l'argent, tu serreras cet argent dans ta main, et tu iras au lieu que l’Éternel, ton Dieu, aura choisi. Là, tu achèteras avec l'argent tout ce que tu désireras, des bœufs, des brebis, du vin et des liqueurs fortes, tout ce qui te fera plaisir, tu mangeras devant l’Éternel, ton Dieu, et tu te réjouiras, toi et ta famille" (Deutéronome 14 : 24 à 26).

Ce texte stipule que la dîme en nature qui devait être apportée à Jérusalem (où Dieu a choisi de faire résider Son Nom) pouvait être vendue et transportée sous forme d’argent, mais une fois arrivée à destination, elle devait être reconvertie en nature. La version Semeur dit : "tu le consommeras là devant ton Dieu en te réjouissant avec ta famille". Voilà une conception très étonnante de la dîme avec laquelle nous ne sommes probablement pas familiarisés. Le produit de cette dîme-là devait être consommé par ceux-là mêmes qui l’avaient apporté. Le Seigneur fait concourir à notre bien toutes les bonnes choses qu’Il nous prodigue.

La dîme pour le Temple

Lorsque le Temple fut érigé, le système lévitique fut concentré principalement à Jérusalem. Cependant, des Lévites demeuraient dans les villes pour enseigner la Loi au peuple. Leur rôle étant également de prélever les dîmes et les offrandes. Ces dîmes devaient continuer à pourvoir à leurs besoins alimentaires, c’est pourquoi elles étaient prélevées en nature : céréales, bétails divers, huile, miel, etc… Lorsque le peuple devenait nonchalant dans l’observance de ce Commandement, les lévites cherchaient une activité annexe pour subvenir à leurs besoins, abandonnant ainsi leurs fonctions sacerdotales.

Je voudrais maintenant m’arrêter sur ce passage si usité pour justifier l’application de la dîme dans le contexte de l’Eglise, aujourd’hui. Le très fameux texte du prophète Malachie. Ce texte est d’une grande beauté. Il est un plaidoyer de Dieu envers son peuple. Un peuple qui a une fois de plus endurci son cœur. "Depuis le temps de vos pères vous vous détournez de mes lois et vous n’y obéissez pas" (Mal. 3 : 7). C’est à un peuple au cœur endurci que le Seigneur s’adresse pourtant avec amour pour le ramener, une fois encore, à Lui. Pour le ramener à pratiquer ces Lois qu’Il lui avait données pour son bien-être et son bonheur.

Une fois encore, pour comprendre le message que Dieu adresse au peuple d’Israël, par l’intermédiaire du prophète, il nous faut nous rappeler ce que nous avons dit précédemment sur le principe des dîmes. Ce qui était prélevé comme dîme devait servir à nourrir les lévites. Si les dîmes n’étaient plus apportées au Temple, les lévites se retrouvaient très rapidement en situation de pénurie alimentaire. Or, il faut se rappeler que la tribu de Lévi (prêtres et sacrificateurs) était totalement et dans son entièreté consacrée au service de Dieu.

Nous avons vu que lorsque les dîmes n’étaient plus apportées au Temple pour les lévites, ceux-ci étaient forcés de trouver une activité annexe pour subvenir à leurs besoins (et ceux de leurs familles). Par cela, ils abandonnaient progressivement leurs fonctions sacerdotales. Le culte à l’Éternel n’étant plus rendu, le peuple retournait à l’idolâtrie, et la nation sombrait à nouveau dans l’anarchie. Le message que Dieu adresse à son peuple est un message de repentance et de retour à Son Dieu. Lorsque Malachie dit à ce peuple, de la part de l’Éternel : "vous me volez, par les dîmes et les offrandes". Malachie dit encore, de la part de l’Éternel : "vous êtes sous le coup d’une malédiction parce que vous me volez". Est-ce là le Dieu qui a dit ailleurs : "l’or et l’argent sont à moi" ? Face à l’endurcissement du peuple, face à l’abandon de Ses lois, Dieu adressait encore une fois ce message au peuple : "Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison".

Une malédiction ?

On entend dire que si l’on n’apporte pas la dîme de ses revenus à la collecte, on se met sous le coup d’une malédiction. On utilise généralement le verset 9 du chapitre 3 de Malachie pour soutenir cette affirmation. Cette parole est comme un couperet sur la nuque des chrétiens qui désirent marcher fidèlement dans la Volonté de Dieu mais qui éprouvent de sérieuses difficultés à l’appliquer. Pour bien des chrétiens qui sont dans une situation financière précaire (quelle qu’en soit la raison), cette argumentation peut engendrer une véritable culpabilité. Ils désirent, d’une part, plaire à Dieu, et d’autre part ils voudraient payer leurs factures. Comment faire ?... Que faut-il en penser ? Un principe élémentaire d’exégèse biblique dit que pour comprendre un texte, il faut comprendre son contexte. Le contexte, nous venons de le voir, est celui de l’Ancienne Alliance sous laquelle se trouvait le peuple hébreu avant la venue du Messie : Jésus-Christ. Pour résumer : les dîmes permettaient aux lévites de vivre et donc de rendre un culte à l’Éternel. Aujourd’hui, le système sacrificiel est aboli puisque maintenant "nous adorons Dieu en esprit et en vérité". Mais de quelle malédiction parlait le prophète Malachie exactement ? C’est une question importante car elle est à la base de cette argumentation qui veut que le non-paiement de la dîme puisse amener la malédiction sur un chrétien (si toutefois ce fait s’avère vérifiable).

Encore une fois, le contexte nous permet de mieux comprendre le message que Dieu adresse à son peuple. Tout au long de son histoire, le peuple hébreu a fonctionné selon un schéma qui s’est reproduit à plusieurs reprises : abandon de la Loi. Abandon du culte à l’Éternel. Idolâtrie. L’idolâtrie amenait automatiquement des malédictions dans le pays, provoquant ainsi son endurcissement et confortait plus encore sa révolte contre son Dieu. l’Éternel n’avait nul besoin des sacrifices, mais ceux-ci étaient la manifestation visible du cœur des israélites pour leur Dieu "qui prend plaisir à l’obéissance plus qu’aux sacrifices". La malédiction ne provenait pas du courroux d’un Dieu en colère. Elle était la conséquence de l’abandon du culte de l’Éternel. La voix du prophète qui dit, de la part de Dieu : "vous me volez" est celle d’un porte-parole de tous les sacrificateurs, lévites et leurs familles qui se voient spoliés de leur subsistance. Et non seulement de leur subsistance mais également de leur raison de vivre : rendre un culte à l’Éternel. C’est pourquoi Dieu dit : "apportez à la maison toutes les dîmes afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison" (Mal. 3 : 10).

Pour reprendre cette argumentation comme quoi le non-paiement de la dîme amène la malédiction, il faut peut-être s’interroger sur la nature de cette malédiction, ou plutôt son origine. Qu’elle soit la conséquence d’une désobéissance envers une loi divine est une chose, qu’elle soit la manifestation de la colère de Dieu en est une autre. Mais peut-être que celle dont il est fait mention dans le livre de Malachie ne concerne ni l’une ni l’autre. Il se peut que la malédiction dont parlait Malachie ait été une conséquence de la dureté de cœur du peuple hébreu et de l’abandon de son Dieu. De n’avoir plus apporté les dîmes dans le Temple a provoqué une aggravation de la situation. Mais le message que Malachie adresse au peuple est un message de repentance et de restauration. Certes, la colère de Dieu s’est manifestée à de nombreuses reprises dans l’histoire du peuple hébreu. Mais comparativement à d’autres textes, où Dieu condamne par exemple son idolâtrie, la réprimande de Malachie est particulièrement modérée. Or l’abandon du culte de l’Éternel était généralement lié à la pratique de l’idolâtrie. C’est justement cette dernière qui amenait la malédiction et provoquait la colère de Dieu sur son peuple.

Tout le contexte du chapitre trois de Malachie montre un Dieu qui parle de la bénédiction qu’Il désire leur apporter. Mais Dieu s’adresse à ce peuple en disant : "vos propos contre moi sont durs, dit l’Éternel" (3 : 13). Il y parle aussi de ceux qui lui sont restés fidèles et qu’Il considère comme des fils (3 : 17). Si Dieu considère ici deux catégories, Il différencie "les justes et les méchants, ceux qui servent Dieu et ceux qui ne le servent pas". Mais il n’est nullement fait mention ici de « bons payeurs » et de « mauvais payeurs ». Alors faut-il considérer qu’il y a aux yeux de Dieu ceux qui paient la dîme et ceux qui ne la paient pas ? Pour étayer cette interprétation du texte de Malachie, on cite souvent ce verset qui dit : "mettez-moi à l’épreuve et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux" (Mal. 3 : 10). Et l’on interprète généralement ce verset en disant que nous serons bénis financièrement si nous nous acquittons de la dîme. Mais est-ce bien ce que dit ce passage ?...

Pour en comprendre le sens primordial, il nous faut nous mettre un instant à la place d’un israélite de cette époque. Nous avons souvent interprété ce passage parlant des 'écluses des cieux' comme étant une 'image' des bénédictions venant du Ciel de façon spirituelle. J’adhère également à cette interprétation, mais dans le cas qui nous occupe ici, il nous faut comprendre ce passage tel que le percevaient les israélites de cette époque. Pour eux, la dimension spirituelle à laquelle nous sommes familiers leur était totalement inconnue. Or, le texte de Malachie leur était tout d’abord adressé. Dans ce cas, que voulait-il leur dire ?... Pour cela, il faut se rappeler que le peuple dépendait pour sa survie des fruits de la terre. Dans un pays comme Israël, relativement sec et aride, la pluie est une nécessité pour les cultures. En être privé était considéré comme une malédiction, car une année sans pluie était une année sans récolte. Pas de récolte, pas de semence à semer pour l’année suivante. Une année de disette se transformait en année de famine. Pour une population en grande majorité agricole, les 'écluses des cieux' apportaient la pluie bénéfique pour les cultures. La promesse que Dieu fait au peuple est celle de leur donner la pluie en sa saison afin que la moisson et les récoltes soient abondantes. Ces mêmes moissons et récoltes dont ils devaient apporter la dîme pour la subsistance des lévites.

Ainsi, considérer que les 'écluses des cieux' peuvent s’ouvrir pour déverser les bénédictions de Dieu sur nos vies est une interprétation qui demeure dans le sens initial du texte. Mais l’interpréter comme une bénédiction financière, n’est-ce pas chercher à faire dire à ce texte ce qu’il ne dit pas ?... Il faut aussi s’interroger sur un sujet qui peut être pernicieux. Si la bénédiction de Dieu sur notre vie dépend de notre assiduité à payer la dîme de nos revenus, alors la bénédiction ne devient-elle pas conditionnelle ? Certes la Bénédiction de Dieu est conditionnée par l’amour que nous Lui portons et le zèle que nous manifestons à Lui obéir, mais elle n’est pas monnayable. L’attitude de Jacob manifestait un cœur disposé à donner si Dieu le bénissait (Genèse 28 : 20, 22). Son attitude était de donner pour obtenir. Il serait déplorable de tomber dans une démarche intéressée. Tout comme il serait attristant de vivre dans la crainte de la malédiction, en cas de retard de paiement. Celle-ci venant frapper à notre porte comme un huissier. Mais...

Que dit l’Evangile ?

L’argumentation selon laquelle la dîme est applicable pour l’Eglise est entre autres basée sur le texte de Matthieu 23 : 23. Une fois encore, pour pouvoir comprendre cette parole du Seigneur, il faut la replacer dans son contexte. Une mauvaise compréhension du contexte peut amener une distorsion du texte, ce qui est extrêmement dommageable. Imaginons la photo d’un chasseur en train de viser avec un fusil de chasse. Maintenant prenons juste la silhouette de ce chasseur, et collons-la sur une photo de zone urbaine comme un centre commercial. Le montage aura une toute autre signification que la photo initiale. Le chasseur n’est plus du tout dans son contexte et le message de la photo est complètement déformé (voilà pour l’exemple, je ferme la parenthèse). Donc, que dit le texte de Matthieu ? "Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité : c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses".

Ce texte comporte beaucoup d’informations. Mais voyons d’abord le contexte : On peut facilement faire un amalgame entre Ancienne Alliance / Nouvelle Alliance et Ancien Testament / Nouveau Testament. Lorsqu’on lit l’Evangile, on est dans le N.T. On pense donc que l’on est dans la Nouvelle Alliance. Mais la Nouvelle Alliance n’a débuté qu’à la Pentecôte. Nous sommes donc toujours ici dans l’Ancienne Alliance. Le ministère terrestre de Jésus s’était déroulé dans le contexte de l’Ancienne Alliance. La Loi mosaïque était toujours d’application. Jésus reproche aux pharisiens d’avoir négligé "le plus important dans la Loi : la justice, la miséricorde, et la fidélité". Et Il ajoute : "c’est ce qu’il fallait pratiquer sans négliger les autres choses" (entre autres la dîme). Alors, parce que cette parole a été prononcée par Jésus, on considère que la dîme doit être pratiquée par l’Eglise, mais on néglige en cela le fait que Jésus s’adresse à des juifs qui sont sous la Loi, et non à l’Eglise qui n’existe pas encore.

Dans la Nouvelle Alliance

Nous en arrivons donc à la question qui nous intéresse : la dîme est-elle applicable dans le cadre de la Nouvelle Alliance et doit-elle donc par conséquent être payée par les chrétiens ? Avant de tenter de répondre à cette question, il faut d’abord s’interroger sur les bénéficiaires de cette Nouvelle Alliance. Autrement dit : qui sont les chrétiens ? L’Ancienne Alliance, et donc la Loi mosaïque, était pour le peuple d’Israël. Les païens n’étaient nullement au bénéfice de cette Alliance et donc n’étaient nullement tenus de payer la dîme. Mais la Nouvelle Alliance est à la fois pour les juifs et pour les païens. L’un des dangers qu’encourait la toute jeune Eglise du 1er Siècle était que les païens venus à la foi ne se fassent « judaïser » par les juifs venus eux aussi à la foi, mais qui cherchaient à leur imposer des rites mosaïques (comme par exemple la circoncision).

Le Concile de Jérusalem, auquel assistaient les apôtres, s’est réuni pour débattre entre autres de ce problème. Voici ce qu’ils en ont conclu : "Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d'autre charge que ce qui est nécessaire, savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l'impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde" (Actes 15 : 28, 29).

Il est intéressant de souligner qu’il a paru bon aux Saint-Esprit et aux apôtres de n’imposer aux chrétiens issus du monde païen (ceux qui n’étaient pas juifs) d’autres charges que les choses mentionnées. Or, le paiement de la dîme n’est pas mentionné ! Cette lettre qui devait parvenir à ces communautés de chrétiens devait faire office de charte (le Nouveau Testament n’était pas encore rédigé) quant à leurs nouvelles obligations. Mais nous n’y voyons pas mentionné le principe de la dîme. Si ce principe avait été primordial pour le fonctionnement des Eglises, les apôtres l’auraient-ils omis ? Dans ce cas, dans quel but ?... On ne trouve visiblement aucun texte de la Nouvelle Alliance qui stipule l’obligation pour les chrétiens de l’époque apostolique de payer la dîme de leurs revenus. Par contre il est fait mention de prélèvement occasionnel. Au chapitre 16 de sa 1ère Épître aux Corinthiens, Paul parle d’une collecte organisée dans cette assemblée, et dont le produit devait être transmis à la communauté de Jérusalem dont beaucoup de membres étaient, semble-t-il, dans une situation de grande précarité. Il dit, au verset 2 : "que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part, chez lui, ce qu’il pourra, selon sa prospérité". On a généralement associé cette partie de la phrase : "le premier jour de la semaine" au dimanche, et donc par extension, au culte et au temps d’offrande. Mais c’est une fois encore omettre un détail qui a son importance. Le paiement mensuel que nous connaissons dans notre société d’aujourd’hui était totalement inconnu à l’époque apostolique. Le paiement des ouvriers se faisait à la semaine, voire à la journée. La pratique du paiement hebdomadaire ou bimensuel a perduré jusqu’au début du 20ème siècle, même en Europe. Lorsque l’apôtre Paul parle de mettre de côté le premier jour de la semaine, il parlait du revenu hebdomadaire. Il stipule que ce don doit être au prorata des capacités de chacun, "selon sa prospérité".

Dans sa deuxième Épître aux Corinthiens, Paul reprend le même sujet abordé dans son Épître précédente à ces mêmes Corinthiens. "Ils ont donné volontairement selon leurs moyens, et même au delà de leurs moyens, nous demandant avec de grandes instances la grâce de prendre part à l'assistance destinée aux saints… la bonne volonté est agréable en raison de ce qu'elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu'elle n'a pas. Car il s'agit, non de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d'égalité : dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins, afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres, en sorte qu'il y ait égalité, selon qu'il est écrit : Celui qui avait ramassé beaucoup n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé peu n'en manquait pas" (2 Cor. 8 : 3 à 15).

Si ce texte ne traite pas de la dîme mais d’offrandes volontaires, il n’en demeure pas moins intéressant, car l’apôtre Paul y donne des informations quant à l’attitude à adopter vis à vis de nos finances. Il stipule que dans le cas de ce don volontaire, les chrétiens ont donné volontairement et selon leurs moyens. Deuxièmement, ce sont eux qui ont insisté auprès de Paul (qui connaissait leur situation financière difficile) pour pouvoir participer à ce don. Ils n’ont aucunement été forcés ou « vivement encouragés ». L’apôtre dit ensuite : "Car il s'agit, non de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d'égalité". L’apôtre parle ici de donner de son superflu afin de pourvoir aux besoins d’autres personnes, mais aucunement de se mettre dans la difficulté avec un sentiment de gêne et de culpabilité.

Il est aussi écrit "que chacun donne comme il l’a résolu dans son cœur, sans tristesse ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne oeuvre, selon qu'il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux indigents ; Sa justice subsiste à jamais. Celui qui Fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces" (2 Cor. 9 : 8 à 11).

Pour conclure

Une étude attentive de chaque texte mentionnant la dîme dans la Bible fait ressortir un fait intéressant : nulle part il n’est fait expressément mention d’une dîme versée sous une forme monétaire quelconque. Toute dîme prélevée ou apportée au Temple était en nature : menu ou gros bétail et produits de la terre. Ces dîmes étaient exclusivement pour la subsistance des lévites qui faisaient le service au Temple, ainsi que pour leurs familles. Le système sacrificiel a été aboli, le Sacrifice de Christ étant pleinement suffisant. De plus, l’enseignement apostolique ne mentionne visiblement aucune obligation concernant le don du dixième de ses revenus par les chrétiens. Et il n’est aucunement fait mention d’une éventuelle malédiction conséquente à la non-application de ce principe. Après, cela demeure une question d’interprétation…

Nous avons un Père qui nous aime et qui prend soin de nous. Il nous offre la possibilité d’être des canaux de Son amour pour Ses enfants par les biens dont Il nous comble. Lui ressembler, avoir en nous le caractère de Christ, c’est aussi manifester la générosité sous toutes ses formes, car il y a beaucoup de façon de donner. Donner de son temps, de son attention, de son écoute, de son énergie… Donner, ce n’est pas une obligation. Ça ne doit pas l’être ! Donner peut aussi être une façon de vivre.


Alors, donner pour vivre, ou vivre pour donner ?

JiDé

La dîme ? Mais de quoi ?

Appendice :


Dans le Nouveau Testament, il est souvent fait mention des pauvres dans l’Eglise, et du fait de les soutenir. Nous le voyons dès le livre des Actes :


Actes 2 : 44 et 45
"Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun". 


Actes 4 : 32 à 35
"La multitude de ceux qui avaient cru n'était qu'un coeur et qu'une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous. Car il n'y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu, et le déposaient aux pieds des apôtres ; et l'on faisait des distributions à chacun selon qu'il en avait besoin". 


Actes 20 : 35 (c’est Paul qui parle)
"Je vous ai montré partout et toujours qu'il faut travailler ainsi pour aider les pauvres. Souvenons-nous de ce que le Seigneur Jésus lui-même a dit : « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir". 

Romains 12 : 13
"Pourvoyez aux besoins des saints. Exercez l'hospitalité". 


Romains 15 : 26
"En effet, les Eglises de la Macédoine et de l'Achaïe ont décidé de mettre en commun une part de leurs biens pour venir en aide aux croyants pauvres de Jérusalem". 


Galates 2 : 9 et 10
"Ainsi Jacques, Pierre et Jean, qui sont considérés comme « colonnes » de l'Eglise, ont reconnu que Dieu, dans sa grâce, m'avait confié cette tâche particulière. C'est pourquoi ils nous ont serré la main, à Barnabas et à moi, en signe d'accord et de communion ; et nous avons convenu ensemble que nous irions, nous, vers les peuples païens tandis qu'eux se consacreraient aux Juifs. Ils nous ont seulement demandé de nous souvenir des pauvres ce que j'ai bien pris soin de faire". 


Jacques 2 : 14 à 16
"Mes frères, à quoi servirait-il à un homme de dire qu'il a la foi s'il ne le démontre pas par ses actes ? Une telle foi peut-elle le sauver ? Supposez qu'un frère ou une sœur manquent de vêtements et n'aient pas tous les jours assez à manger. Et voilà que l'un de vous leur dit : « Au revoir, mes amis, portez-vous bien, restez au chaud et bon appétit », sans leur donner de quoi pourvoir aux besoins de leur corps, à quoi cela sert-il ?"

Paul refusait d’être à charge aux églises, mais lorsqu’il recevait une offrande, il considérait cela comme normal. Il disait que celui qui prêche l’évangile doit vivre de l’évangile. Il demandait aux églises de pourvoir aux besoins des collaborateurs qu’il leur envoyait.


Philippiens 2 : 25
"J'ai estimé nécessaire de vous envoyer mon frère Epaphrodite, mon compagnon d'oeuvre et de combat, par qui vous m'avez fait parvenir de quoi pourvoir à mes besoins". 


Philippiens 4 : 16
"Car vous m'envoyâtes déjà à Thessalonique, et à deux reprises, de quoi pourvoir à mes besoins".


Texte entier dans Philippiens 4 : 15 à 20
"Vous le savez vous-mêmes, Philippiens, au commencement de la prédication de l’Évangile, lorsque je partis de la Macédoine, aucune Eglise n'entra en compte avec moi pour ce qu'elle donnait et recevait ; vous fûtes les seuls à le faire, car vous m'envoyâtes déjà à Thessalonique, et à deux reprises, de quoi pourvoir à mes besoins. Ce n'est pas que je recherche les dons ; mais je recherche le fruit qui abonde pour votre compte. J'ai tout reçu, et je suis dans l’abondance ; j'ai été comblé de biens, en recevant par Epaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable. Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ. A notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen !" 
Dans ce texte, il n’est pas fait mention de dîmes, mais d’offrandes volontaires pour pourvoir aux besoins de Paul.

1 Corinthiens 9:14
"De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de l’Évangile".


1 Corinthiens 9 : 7 à 14 (version Louis Segond)
"Qui jamais fait le service militaire à ses propres frais ? Qui est-ce qui plante une vigne, et n'en mange pas le fruit ? Qui est-ce qui fait paître un troupeau, et ne se nourrit pas du lait du troupeau ? Ces choses que je dis, n'existent-elles que dans les usages des hommes ? la loi ne les dit-elle pas aussi ? Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu n'emmuselleras point le bœuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des bœufs, ou parle-t-il uniquement à cause de nous ? Oui, c'est à cause de nous qu'il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l'espérance d'y avoir part. Si nous avons semé parmi vous les biens spirituels, est-ce une grosse affaire si nous moissonnons vos biens temporels. Si d'autres jouissent de ce droit sur vous, n'est-ce pas plutôt à nous d'en jouir ? Mais nous n'avons point usé de ce droit ; au contraire, nous souffrons tout, afin de ne pas créer d'obstacle à l’Évangile de Christ. Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l'autel ont part à l'autel ? De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de l’Évangile". 

Même texte, version Semeur
"En effet, c'est bien dans la Loi de Moïse qu'il est écrit : Tu ne muselleras pas le bœuf pendant qu'il foule le grain. Dieu s'inquiéterait-il ici des bœufs ? N'est-ce pas pour nous qu'il parle ainsi ? Bien sûr que si ! C'est pour nous que cette parole a été écrite, car il faut que celui qui laboure le fasse avec espérance et que celui qui bat le blé puisse compter sur sa part de la récolte. Puisque nous avons semé parmi vous les biens spirituels, serait-ce de notre part une prétention exorbitante si nous attendions de vous quelque avantage matériel ? Du moment que d'autres exercent ce droit sur vous, ne l'avons-nous pas à plus forte raison ? Eh bien ! nous avons préféré ne pas user de ce droit ; au contraire, nous supportons tout, afin d'éviter de faire obstacle, si peu que ce soit, à la Bonne Nouvelle qui concerne le Christ. Et pourtant, vous le savez, ceux qui font le service sacré dans le Temple reçoivent leur nourriture du Temple. Ceux qui officient à l'autel reçoivent leur part des sacrifices offerts sur l'autel. De même, le Seigneur a ordonné que ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle vivent de cette annonce de la Bonne Nouvelle". 

Galates 6 : 6
"Que celui à qui l'on enseigne la parole fasse part de tous ses biens à celui qui l'enseigne". 

Pour ce qui est des offrandes, la Bible parle de deux types d’offrandes :

  • Les offrandes en accomplissement d’un vœu
  • Les offrandes volontaires

Deutéronome 12 : 6
"C'est là que vous présenterez vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes, vos prémices, vos offrandes en accomplissement d'un vœu, vos offrandes volontaires, et les premiers-nés de votre gros et de votre menu bétail". 


Deutéronome 16 : 10
"Puis tu célébreras la fête des semaines, et tu feras des offrandes volontaires, selon les bénédictions que l’Éternel, ton Dieu, t'aura accordées". 


Exode 35 : 29
"Tous les enfants d'Israël, hommes et femmes, dont le coeur était disposé à contribuer pour l'oeuvre que l’Éternel avait ordonnée par Moïse, apportèrent des offrandes volontaires à l’Éternel".

Le terme hébreu pour « offrande » est « doron », qui est généralement traduit comme suit :


Définition de "Doron"

  1. Un don, un présent
    1. Présents remis pour honorer
  • Sacrifices et autres dons offerts à Dieu
  • Argent remis pour les besoins du temple et pour aider les pauvres

      2. L'offrande d'un don
Généralement traduit par :
Présents, offrandes, don


Dans le Nouveau Testament, il n’est nulle part fait mention de dîme (hormis dans l’Epître aux Hébreux, qui était destinée aux… Hébreux, c’est-à-dire aux disciples issus du judaïsme, ou dans des contextes toujours en rapport avec le peuple d’Israël), mais d’offrandes.

A la lumière de ces textes, nous voyons donc que nulle part, il n’est fait mention de quoi que ce soit d’obligatoire dans le Nouveau Testament. Paul insiste toujours sur le caractère volontaire des offrandes, qui devaient être faites sans contrainte et selon la prospérité de chacun. Par contre, il dit bien que Dieu est généreux avec celui qui est généreux, cependant la générosité n’est pas en rapport avec le montant, mais avec la prospérité de chacun. Dieu aime qu’on Lui donne avec joie, sans tristesse ni contrainte, et Lui donner, c’est pourvoir aux besoins des saints (des chrétiens) et de ceux qui prêchent l’évangile.


Pour conclure, on peut dire que le Nouveau Testament nous invite à aller au-delà de la dîme obligatoire de l’Ancien Testament, mais nulle part ce n’est érigé en obligation.

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