Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les Actes des Apôtres : Ananias et Saphira


Un épisode particulier de la vie de cette toute jeune communauté de disciples qui n'a pas manqué de marquer les mémoires, c'est celui d'Ananias et Saphira (Actes 5:1 à 11). Ce couple ayant vendu un champ, décida de garder pour lui une partie du produit de sa vente, tout en faisant croire qu'il en donnait généreusement la totalité. Pierre mit en lumière le stratagème en l'exposant au vu et au su de tous, reprochant même à Ananias d'avoir laissé Satan "remplir son cœur" et d'avoir "menti au Saint-Esprit". Se trouvant démasqué, son imposture ayant été dénoncée devant toute l'assemblée, Ananias tomba mort à l'instant même. Mourir de honte aurait été un moindre mal, mais "Ananias, entendant ces paroles, tomba et expira. Il fut immédiatement emporté pour être enseveli (à cette époque, le défunt était enterré le jour même). Environ trois heures plus tard, sa femme entra sans savoir ce qui était arrivé". Pierre l'interrogea sur le prix supposé du dit champ, non pour s'en assurer, mais pour dévoiler la responsabilité potentielle de Saphira. Celle-ci s'étant préalablement accordée avec son mari sur le prétendu "prix du champ", mentit, ignorant ce qui venait de se produire quelques heures auparavant, son mari ayant donc été enseveli sans qu'elle le sache. Elle apprit, de la bouche de Pierre, que non seulement le subterfuge avait été découvert, mais également que son mari avait déjà été déposé dans un caveau. Frappée par cette nouvelle, elle décéda à son tour. Son corps fut déposé aux côtés de celui de son mari. Après avoir partagé courtement cette infâme duperie, ils partageraient désormais la même sépulture. 

Le nom d'Ananias signifie "celui à qui Dieu a donné généreusement". Celui de sa femme, "Saphira", signifie "belle comme un saphir". Ses parents lui ont-ils donné le nom de cette pierre bleue à cause de la couleur de ses yeux ? Mais comment cette idée avait-elle pu germer dans ces cœurs tortueux ? Pour le comprendre, il nous faut reprendre la lecture un peu plus haut, au chapitre précédent. Il nous est dit que "Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d'exhortation, lévite, originaire de Chypre, vendit un champ qu'il possédait, apporta l'argent, et le déposa aux pieds des apôtres" (Actes 4:36, 37). C'est la première mention de ce personnage qui va jouer, par la suite, un rôle prépondérant, notamment dans la vie de Saul, futur apôtre Paul. Ananias et Saphira ont-ils assisté à la scène ? Ont-ils eu, l'espace d'un instant, un élan de générosité vite regretté ? Le geste semblait plus beau venant de la bourse de quelqu'un d'autre. Joseph signifie "qu'il ajoute". Ils eurent ainsi le désir "d'ajouter" quelque chose. Il se peut que ce "fils d'exhortation" encouragea l'assistance à se montrer "généreuse". Mais dans le cœur d'Ananias et Saphira, le poids de la bourse fit pencher la balance du côté vénal. Mieux aurait valu pour eux être moins généreux... et plus honnêtes ! Si Judas s'offrit un champ pour prix de sa trahison, il s'y donna la mort. Ananias et Saphira en vendirent un, mais leur duperie complice les poussa vers la même issue fatale. Tout était parti du prix d'un champ que Joseph / Barnabas avait donné aux apôtres. 

Luc, qui est très précis dans les informations qu'il donne, nous dit que Barnabas était "lévite, originaire de Chypre", et qu'il "vendit un champ".  Or, il n'était pas permis aux lévites de vendre les leurs, ceux-ci étant propriétés perpétuelles et transmissibles de générations en générations. En effet, il est écrit : "Les champs situés autour des villes des lévites ne pourront point se vendre ; car ils en ont à perpétuité la possession" (Lévitique 25:34). Les disciples de Yeshoua, alors tous de la nation d'Israël, respectaient les lois données par Moïse. Un homme aussi considéré par les apôtres ne pouvait les avoir transgressées, fut-ce pour faire un don à la communauté. Ce champ devait donc se trouver sur l'île de Chypre, d'où était originaire Barnabas, car seuls les champs situés en terre d'Israël étaient soumis à cette loi. Le surnom de Bar'nabas, qui fut donné à Joseph par les apôtres, est également hautement significatif sans que l'on puisse déterminer son sens exact. En effet, ce surnom joue sur les mots. Le mot "bar" était utilisé à la fois en hébreu et en araméen. Dans les deux langues, il désigne un "fils". L'hébreu préfère l'usage du mot "ben", car "bar" désigne "un fils" qui n'est pas encore "construit", qui n'est pas encore mature. Or, la personnalité de Barnabas est dépeinte comme celle d'un homme mûr, responsable, empathique. Il prendra Saul sous son aile, enseignera à Antioche et entamera avec lui un voyage missionnaire. Mais le mot "nabas", que l'on traduit généralement par "exhortation" ou plus justement par "prophétie" (prophète se dit "nabi", en hébreu), donne à ce surnom une explication plus plausible. Joseph aurait donc été un "fils de la prophétie". Mais quelle prophétie ? A-t-il été promis avant sa naissance comme Jean-Baptiste ou Samuel ? Tous deux prophètes ! A-t-il été, lui-même, l'objet d'une prophétie ? Si l'on prend le mot "bar" dans son sens hébraïque, on pourrait donc penser que cette "prophétie", dont il aurait été l'objet, était encore inaccomplie, ou tout au moins inachevée. Celle-ci devait-elle connaître sa pleine réalisation dans le ministère dont il allait s'acquitter par la suite ? Ses contemporains connaissaient la véritable signification de ce surnom. Celle-ci ne nous est malheureusement pas parvenue. Malgré la précision des informations que nous fournit l'auteur du livre des Actes, il ne nous est, semble-t-il, pas possible d'en retrouver le véritable sens.

Barnabas jouera un rôle primordial dans la vie du futur apôtre Paul. Après que Paul et Barnabas soient revenus à Antioche (de Syrie) au terme de leur premier voyage missionnaire, tous deux décidèrent de repartir pour visiter les assemblées de disciples qu'ils avaient fondées (Actes 15:36). Un vif désaccord survint cependant entre les deux hommes concernant l'un de leurs collaborateurs (Actes 15:37 à 39). Barnabas prit Marc avec lui, et partit pour l'île de Chypre (dont il était originaire - Actes 15:39 ; Actes 4:36), où il s'était rendu auparavant avec Paul (Actes 13:4). Paul prit avec lui Silas, qui les avait accompagnés depuis Jérusalem (Actes 15:22, 32). On ne parlera plus de Barnabas* par la suite. 

*Le travail missionnaire de Barnabas aux côtés de Paul sera développé dans les articles à venir. 

Tromperie 

La mort d'Ananias et Saphira pour avoir "menti à Dieu" et "tenté l'Esprit du Seigneur" (Actes 5:4, 9) peut paraître fort sévère aux lecteurs non avertis du Nouveau Testament. D'autant que ces événements étaient à peine séparés de quelques heures (Actes 5:7). "Une grande crainte saisit tous les auditeurs" et "s'empara de toute l'assemblée et de tous ceux qui l'apprirent" (Actes 5:5, 11). Cela ne manqua certainement pas d'éveiller, chez les disciples, le souvenir des fils d'Aaron : Nadab et Abihou, qui apportèrent à l'autel "du feu étranger" (Lévitique 10:1 à 5). "Ils moururent devant l'Eternel" (Lévitique 10:2). De même, pour avoir voulu s'approprier des biens que son maître Élisée avait refusé de la main de Naaman, Guéhazi fut couvert, à vie, de la lèpre dont venait d'être guéri le général syrien (2 Rois 20 à 27). Quant à Pierre, il n'est bien évidemment pour rien dans la mort de ce couple. L'apôtre a émis une parole de connaissance en manifestant l'un des dons de l'Esprit (1 Corinthiens 12:8), et la chose s'est accomplie à l'instant même. 

On ne peut véritablement comprendre le sens exact des écrits du livre des Actes si l'on ne tient pas compte du contexte religieux dans lequel se déroulent les événements qui y sont relatés. Bien que cet épisode se soit produit dans le cadre de la "Nouvelle Alliance" (Jérémie 31:31 / Hébreux 9:15), il ne se déroule pas moins dans le cadre strict du peuple d'Israël, soumis à la Loi de Moïse. Loi à laquelle adhéraient naturellement les disciples de Yeshoua ha Massiah, le Seigneur Jésus-Christ. Ainsi, il est écrit dans le livre du Deutéronome : "Si tu fais un vœu à l'Eternel, ton Dieu, tu ne tarderas pas à l'accomplir, car l'Eternel, ton Dieu, t'en demanderait compte, et tu te chargerais d'un péché. Si tu t'abstiens de faire un vœu, tu ne commettras pas un péché. Mais tu observeras et tu accompliras ce qui sortiras de tes lèvres, par conséquent les vœux que tu feras volontairement à l'Eternel, ton Dieu, et que ta bouche aura prononcés" (Deutéronome 23:21 à 23). Ainsi, Ananias et Saphira avaient tous deux transgressé un "Commandement" sur "les vœux". Si le Psalmiste encourage cette pratique (Psaume 76:12), celui qui s'engage a également conscience de la responsabilité que cela implique (Ecclésiaste 5:1 à 6). "Que ton cœur ne se hâte pas d'exprimer une parole devant Dieu, car Dieu est au ciel, et toi sur la terre" dit l'Ecclésiaste (Ecclésiaste 5:1). "Lorsque tu fais un vœux, ne tarde pas à l'accomplir, car il n'aime pas les insensés. Accomplis le vœu que tu as fait... c'est pourquoi, crains Dieu" (versets 3, 6). Ananias et Saphira ont décidé ensemble de vendre ce champ, mais également de n'en donner qu'une partie du prix tout en mentant effrontément sur sa véritable valeur. Alors que rien ne les obligeait à donner quoi que ce soit. Le reproche qui leur est fait est d'avoir transgressé ce Commandement en mentant et en tentant de dissimuler leur tromperie. Pour Dieu, celui qui fait un vœu se "lie par un engagement". S'il ne se tient pas à ce à quoi il s'est engagé, il "viole sa parole". Il lui faut donc "agir selon tout ce qui est sorti de ses lèvres" (Nombres 30:3). 

Ananias et Saphira, en tant que membres du peuple d'Israël, étaient tenus de respecter les lois mosaïques en vigueur dans le pays. Or, en gardant une partie du champ, ils ont également transgressé au autre commandement qui est dans le livre du Lévitique, et qui dit : "Tout ce qui est cheten (consacré pour Dieu comme par exemple "un champ de sa propriété") le sera entièrement" (Lévitique 27:28). Selon la Loi mosaïque, il ne leur était donc pas permis de conserver une partie du prix du champ. Ils n'étaient pas obligés de vendre ce champ, ni d'en offrir le montant à l'Eternel, mais à partir du moment où ils avaient exprimé verbalement ce vœu, ils étaient tenus de se conformer à ce à quoi ils s'étaient engagés. Et selon cette loi du livre du Lévitique, ils étaient tenus d'en offrir la totalité du prix. La transgression de ce commandement pouvait avoir comme conséquence de mettre "le camp d'Israël" en situation d'irrégularité aux yeux de l'Eternel (Josué 6:18). Cette transgression sera désignée plus tard sous l'appellation de "péché d'Acan" (Josué 7:1, 11). À l'époque de Josué, Acan et ses complices moururent lapidés (Josué 7:25). Saphira et Ananias moururent également après que l'apôtre Pierre ait prononcé la sentence, suite à l'énoncé de leur transgression. Le Psalmiste cité plus haut invite effectivement à "faire des vœux", mais il dit également : "Accomplissez-les". Il conclut, ensuite, son exhortation en ajoutant : "Que tous ceux qui t'environnent apportent des dons au Dieu terrible (lam'mowra)" (Psaume 76:12). "Mowra" désigne une "crainte révérencieuse", il peut également désigner un "spectacle inspirant la crainte". C'est ce qui s'est produit au sein de l'assemblée de disciples lors du décès des deux époux (Actes 5:5, 11). Mais ce mot peut également désigner "la terreur, l'épouvante" qu'a pu éprouver Ananias lorsqu'il entendit Pierre l'accuser de sa tromperie (Actes 5:3, 4). Il en fut probablement de même lorsque Saphira entendit l’apôtre révéler le subterfuge et la mort soudaine de son époux (Actes 5:7 à 9). Le prophète Esaïe n'avait-il pas dit : "C'est l'Eternel que vous devez craindre et redouter... Il sera un sanctuaire mais aussi une pierre d'achoppement... Plusieurs trébucheront, ils tomberont et se briseront, ils seront enlacés (dans leurs mensonges) et pris (sur le fait)..." (Esaïe 8:13 à 15) ? Selon Malachie, l'alliance que Dieu avait contractée avec son peuple était "une alliance de vie et de paix... pour qu'il me craigne (mowra) et il a eu pour moi de la crainte, il a tremblé devant mon nom" (Malachie 2:5). Malheureusement pour eux, Ananias et Saphira n'eurent pas, à l'égard de l'Eternel, cette crainte respectueuse. Ils le payèrent de leur vie. Et comme le dit l'apôtre Paul, dans son épître aux Galates : "Ne vous y trompez pas. On ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi" (Galates 6:7)

Mais le fait qu'ils aient agi en couple a également son importance quant à la Loi mosaïque, car celle-ci précise certaines choses quant à la parole de l'épouse à l'égard de son mari, ainsi que la responsabilité de celui-ci envers la parole de son épouse (Nombres 30:1 à 17). Si le mari a connaissance de l'engagement pris par son épouse et qu'il se tait, son silence est considéré comme un acquiescement (Nombres 30:7 à 9 et 11 à 17). Les subtilités de ce texte permettent de mieux comprendre ce qui s'est produit, et pourquoi tous deux furent frappés de façon identique. 

Ananias a "violé sa parole". Il a "agi en insensé", comme le dit l'Ecclésiaste. Il s'est "lié par un engagement devant Dieu" et n'a pas agi "selon ce qui est sorti de ses lèvres". Le fait qu'il ait validé l'engagement de son épouse à "mentir" aux apôtres l'a également rendu responsable du mensonge de Saphira. Il portait donc non seulement la responsabilité de sa propre traîtrise, mais aussi de celle de son épouse. Pierre, qui parle sous l'inspiration de l'Esprit en exerçant le don de discernement, met en lumière le subterfuge dans toute sa gravité. Ananias, en entendant cela, mourut instantanément. Le texte du livre des Actes ne mentionne pas explicitement une intervention divine qui aurait causé sa mort, mais la similitude avec les fils d'Aaron pourrait le laisser supposer. De même que la façon dont l'apôtre Pierre annonce à Saphira qu'elle va rejoindre, à l'instant, son mari dans la mort peut laisser penser que c'est effectivement ce qui s'est produit. Quelques heures seulement séparent la mort d'Ananias de celle de Saphira. Quelques heures pendant lesquelles Saphira fut veuve, bien qu'à son insu. Mais pas à celui des disciples et des apôtres. Et ce détail a son importance quant à sa responsabilité envers cette fraude avérée. 

Le texte du livre des Nombres qui traite des "vœux envers l'Eternel" fait mention de la responsabilité individuelle des époux, de celle du mari envers son épouse, mais il mentionne également celle des "veuves". Un seul verset inséré dans le texte, y fait référence, mais il suffit à donner un nouvel éclairage à notre récit du livre des Actes"Le vœu d'une femme veuve... l'engagement quelconque par lequel elle se sera liée, sera valable pour elle" (Nombres 30:10). Bien qu'elle ait ignoré son nouveau statut jusqu'à ce qu'elle l'apprenne de la bouche de l'apôtre, et ce, quelques instants avant qu'elle-même ne décède, l'application de la Loi mosaïque n'en était pas moins valide pour elle. "L'engagement par lequel elle était liée demeurait valable pour elle". Le subterfuge dont elle s'était rendue coupable avec son mari avait alors son assentiment. Il en portait donc la responsabilité. Ananias étant décédé, le statut de veuve de Saphira (reconnu par l'assemblée des disciples présents lors du décès d'Ananias) la rendait désormais seule responsable de ce qu'elle pouvait dire. N'étant donc plus sous la "responsabilité" de son mari, son mensonge lui fut donc imputé directement (Actes 5:7, 8). Comme Le Seigneur le dira au prophète Jérémie : "Je veille sur ma Parole pour l'exécuter" (Jérémie 1:12). 

On peut ainsi constater au sein de la qehillah que non seulement les disciples se conformaient aux exigences de la Loi mosaïque, mais également que Dieu agissait, en son sein, en conformité avec Sa Parole. Plus tard, lorsque les membres des nations (principalement par le travail d'évangélisation de l'apôtre Paul) entreront dans l'Assemblée des disciples, il ne leur sera pas demandé d'obéir aux prescriptions de la Loi. Ce sujet fera d'ailleurs l'objet d'un vif débat lors du Conseil de Jérusalem, relaté au chapitre 15 du livre des Actes (Actes 15:5, 6). Les disciples issus du peuple d'Israël ne pouvant envisager que des païens fassent partie de leur communauté sans se soumettre à toutes les exigences de la Loi (Actes 15:1, 2). Mais Paul défendra son point de vue avec beaucoup de sagesse et de détermination. Pierre relatera également comment le Saint-Esprit est descendu sur la maison de Corneille, tout comme il était descendu sur les disciples à la Pentecôte, introduisant ainsi des "païens" dans son Assemblée sans que ceux-ci ne se soient soumis aux exigences de la Loi. L'apôtre Jacques, le chef de l'assemblée de Jérusalem, conclura finalement en faveur de Paul, mettant définitivement un terme à ce débat. Les disciples de Jésus, issus des nations, seraient exemptés de pratiquer les exigences de la Loi mosaïque. Il se peut donc que le sort d'Ananias et Saphira aurait été différent si ceux-ci n'avaient pas été membres du peuple d'Israël...

Ainsi, l'apôtre Paul, dans sa première épître aux Corinthiens, reproche à un membre de l'assemblée d'avoir une relation avec "la femme de son père" (1 Corinthiens 5:1). Or, selon la loi mosaïque, une telle chose attirait sur eux la malédiction (Deutéronome 27:20) et la mort (Lévitique 20:11). Or, la réprimande qui est adressée à cette personne est totalement différente que dans le cas d'Ananias et Saphira, bien que la Loi mosaïque ait été, également, gravement transgressée. La personne dont parle Paul devra quitter l'assemblée et sera, selon ses propres mots : "livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé" (1 Corinthiens 5:2, 5). Peut-on, alors, envisager qu'une catégorie de personnes soit traitée "plus sévèrement" qu'une autre au sein de la communauté de disciples du Seigneur ? Cela serait-il compatible avec le Caractère d'un Dieu Juste et équitable ? Bien que Dieu ne fasse pas  de favoritisme (2 Chroniques 19:7), il réserve cependant un jugement approprié à différentes catégories de personnes en fonction de leur statut (Jacques 3:1), mais également de leurs responsabilités (Matthieu 23:14). L'assemblée des disciples qui avaient assisté à la mort d'Ananias et Saphira en fut profondément touchée. "Une grande crainte s'empara de toute l'assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses" (Actes 5:11). L'auteur des Chroniques n'avait-il pas écrit : "Maintenant, que la crainte de l'Eternel soit sur vous ; veillez sur vos actes..." (2 Chroniques 19:7)

L'apôtre Jean (qui était très probablement présent ce jour-là) n'écrit-il pas : "La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte, car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour" (1 Jean 4:18). Mais c'est le même auteur qui écrira plus tard, à l'église de Laodicée, reproduisant les paroles que le Seigneur lui adresse : "Moi (dit Jésus), je reprends et je châtie tous ceux que j'aime. Aie du zèle, et repens-toi" (Apocalypse 3:19)

De nombreux miracles se firent ensuite par les apôtres, et de nombreux malades furent miraculeusement guéris. La foule les portaient en haute estime, tout en craignant la vindicte du pouvoir religieux. La persécution allait peu à peu s'intensifier. Ce qui n'entraverait en rien la détermination des apôtres à témoigner de l'œuvre de leur Seigneur et maître. 

 

JiDé


 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :